Accueil Sport UST : Le lourd héritage

UST : Le lourd héritage


Khaled Ben Yahia s’en va et Anis Baz prend les commandes pour le moment. Mais ce changement d’entraîneur est-il le bon remède à un mal plus profond qui ne se limite pas au seul volet technique?


Khaled Ben Yahia regrettera, sans doute, pour longtemps d’avoir fait le plus mauvais choix et l’un des paris les plus insensés de sa vie, en acceptant de prendre la succession de Walid Chettaoui à la tête de l’USTataouine et de prendre en main une équipe en panne de résultats (et surtout de confiance) et qui n’arrive pas à se défaire de cette longue poisse jamais vue dans l’histoire du club et de cette ambiance étouffante et délétère qui envenime son entourage et tout le camp «bleu et rouge». Il s’en est rendu compte, il l’a compris trop tard, après 5 matches, où il n’a réussi à grappiller qu’un seul point sur quinze possibles et avalé tant de couleuvres, la dernière étant le dernier et cinglant revers par trois buts à un devant l’USM à Tataouine même.

Après un tel calvaire et cette série noire de frustrations successives, Khaled Ben Yahia ne pouvait pas éviter une sortie par la petite porte qui lui restera en travers de la gorge et a fini par jeter l’éponge. On peut adresser tant de reproches et de griefs à l’arbitre du match EST-USM, le traiter de tous les maux pour son «arbitrage jugé partial et calamiteux», mais on ne peut pas nier que le mauvais départ des Tataouinis cette saison ne date pas d’hier et que le mal ronge le groupe depuis le coup d’envoi de la saison. Contrairement à ce que certains pensent, l’effectif n’a pas été chambardé à fond pour parler d’instabilité et de nécessité de temps et de patience pour le stabiliser et travailler les automatismes et en faire un bloc homogène et soudé comme auparavant.

Quand on voit qu’un attaquant de pointe de la valeur du Mauritanien Ismaïl Diakité n’est plus le même, n’a plus le même rendement et n’a plus cette flamme et cette envie de crever les écrans et de faire à lui seul la différence, on comprend que la régression est due avant tout à la perte d’état d’esprit et de volonté qui rameute la troupe et qui fait des onze joueurs sur le terrain onze «guérilleros» avec un esprit de commando. Avec ses difficultés financières actuelles, l’absence d’unité, même de façade, de toute la famille sportive tataouinie autour de leur équipe qui leur a fait vivre deux saisons de qualité, pour ne pas dire de rêve, l’UST ne peut pas sortir de l’impasse et du pétrin dans lequel elle s’est engouffrée et où elle se trouve même si on fait appel à son chevet Klopp, Mourinho, Guardiola ou Zidane. Avec 2 points au compteur en 9 matches, le handicap est presque insurmontable.

Pour avoir sous-estimé ce lourd héritage, Khaled Ben Yahia a payé le prix de son pari dans une mission qui était suicidaire.
Anis Baz, qui vient de prendre le relais, connaîtra-t-il le même sort même si, pour lui, il n’aurait pas une grande part de responsabilité à assumer en cas de mission non accomplie.

Hédi JENNY

Charger plus d'articles
Charger plus par La Presse
Charger plus dans Sport

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *