Croissance au ralenti, endettement explosif, un dinar souffreteux…
Et les banques continuent à banquer de la fausse monnaie sous forme de crédits pour financer les remboursements des crédits passés.
Et l’emploi ? Et l’investissement ?
La punition ne va pas tarder. Elle sonne à notre porte.
C’est fini. Le système financier, à l’unisson, jette l’éponge.
Il n’y a pas de véritable croissance depuis des années. Tout ce qu’il reste de la transition politique, ce sont des chiffres, vides, creux, clinquants, soutenus par les mercenaires d’une démocratie à l’emporte-pièce qui ne s’est pas concrétisée pour matérialiser une dignité revendiquée un certain 14 janvier.
Le système tout entier, à l’unisson, jette l’éponge.
Les statistiques annoncent des chiffres de l’emploi dissimulant des millions de chômeurs découragés, déprimés. Qui en parle ?
Et surtout, il y a la dette, une dette tous azimuts, publique, privée, extérieure… Qui en parle ?
Une dette, censée servir à maintenir une croissance devenue illusoire, mais qui, désormais, ne parvient plus qu’à joindre les deux bouts pour financer le remboursement des impayés.
Et le système financier à l’unisson jette de l’huile sur le feu en finançant —via des crédits «bidon»— les impayés d’une politique délétère. Les prix s’envolent ? L’inflation? C’est le prix à payer… Il faut se serrer la ceinture.
Le dinar qui est dans votre poche est bidon. Il est censé servir à acheter des ressources réelles. Or, depuis le fameux 14 janvier, le «réel» s’est fondu dans le «virtuel»… et la rationalité cède le pas à l’incohérence et à l’illogisme.
Résultat des courses, il n’était plus nécessaire de réfléchir avec soin à la façon dont le capital était utilisé, les ressources ont été gaspillées.
La facture ? Le rythme auquel interviennent les défauts de paiement des entreprises est le plus rapide que l’on ait enregistré depuis 2011. Les faillites en chaîne s’enchaînent.
La croissance réelle de l’économie est en berne, au même titre que l’investissement et l’emploi.
Et pourtant, le système d’enrichissement par le faux crédit et par les marchés parallèles se porte très bien… merci. Mais à mesure que l’économie sombre, l’endettement augmente, mais au final, qui va payer ? Et quand ?
Comment ça marche, déjà ? Le pays est surendetté. La croissance est déficiente. Les défauts de paiement sont en hausse. Alors que font les banques —Banque Centrale en tête— ? Elles encouragent les agents à aggraver leur endettement… et financent un surcroît de capacité.
Les agents (publics, privés) utilisent du dinar bidon offert par des crédits bidon pour financer une économie qui ne peut être que «bidon», parce que les ressources réelles sont dilapidées.
Aujourd’hui, la Tunisie vit au rythme de l’abondance du «virtuel».
La faillite sous une forme ou une autre se profile. Le jour —demain— où on ne pourra plus assumer cette abondance, on comprendra —à nos dépens— qu’on ne reçoit que ce l’on mérite et non pas ce qu’on veut.
Dr Tahar El Almi :
Economiste-universitaire