Les abus nocturnes ne se comptent plus dans nos établissements scolaires. A quand le dépoussièrage de ce dossier brûlant ?
L’autre jour, une descente policière dans une école primaire située dans le gouvernorat de l’Ariana s’est soldée par l’arrestation d’une bande de quatre malfaiteurs en flagrant délit de consommation de boissons alcoolisées.
Auparavant, dans la ville de Sousse, un remake s’est produit dans un établissement du savoir où, outre la saisie de canettes de bière, de bouteilles de vin, et de cannabis, des énergumènes ont été appréhendés.
Plus concrètement, et à feuilleter les rapports policiers, on remarque aisément qu’il ne s’agit plus, là, de faits divers banals ou d’une mode rétro. Bien au contraire, il faut avoir le courage d’évoquer un «fléau».
Soirées arrosées…
Aujourd’hui, donc, il n’est plus rare de voir bon nombre de nos établissements scolaires (écoles et lycées confondus) jouer les «prolongations nocturnes».
Non, si vous pensez que nous faisons allusion aux cours du soir, détrompez-vous. Heures supp ? Vous n’y êtes même pas. Ce que nous voulons plutôt nommer, ce sont les bacchanales du soir qui s’y tiennent.
Les gardiens complices
En effet, dès que la nuit tombe, les démons de la délinquance se réveillent : des bandits s’introduisent dans des établissements éducatifs, munis de sacs (ou de sachets) pleins de boissons alcoolisées. Si ce n’est dans la cour de l’établissement, c’est carrément à l’intérieur d’une salle de classe que la bacchanale se déroule. Après s’être divertis, on déguerpit, comme si de rien n’était ! Question inévitable : comment cette horde sauvage a-t-elle pu s’introduire dans les lieux? La réponse, il faut aller la chercher dans certaines enquêtes policières qui révèlent plusieurs raisons dont notamment la complicité du gardien de nuit de l’établissement, la peur de ce dernier et l’absence de tradition de gardiennage. Deux facteurs qui rivalisent de gravité et qui sont dans tous les cas de figure impardonnables, injustifiables.
Car, s’il y a complicité, il faut recourir à la justice pour que la même mésaventure ne se reproduise pas. En cas de peur, il va falloir renforcer la garde de nuit, tant en effectif qu’en équipements de contrôle et de défense.
Plus grave encore est le fait de voir certains établissements du savoir sans gardiennage nocturne. «Notre rôle consiste uniquement à intervenir sur les lieux chaque fois qu’on nous alerte», a observé une source sécuritaire désirant garder l’anonymat.
Lançant un autre pavé dans la mare, notre interlocuteur nous a fait frémir davantage, en rapportant que «ce fléau a même fait tache d’huile dans les… jardins d’enfants et autres garderies».
Sans commentaire…
Mohsen ZRIBI