Les caisses sociales, en l’occurrence la Cnss et la Cnrps, ont cumulé, des années durant, un déficit important, ce qui ne les a pas empêchées de continuer leur activité et de servir les assurés sociaux du secteur privé, pour la première, et le secteur public, pour la seconde. A l’origine d’une telle situation désastreuse, il y a plusieurs facteurs d’ordre financier et de gouvernance. En effet, les caisses sociales ont une capacité financière limitée qui ne doit, en aucun cas, être dépassée sous peine de se trouver dans des conditions difficiles comme c’est le cas actuellement.
Et dire que, durant des années, les caisses sociales ont été d’un grand secours pour les affiliés dans la mesure où ces derniers ont pu bénéficier de prestations sociales convenables concernant notamment les soins dans les établissements de santé publics et même privés. Avec la création de la Caisse nationale d’assurance-maladie (Cnam) —qui connaît, elle aussi, des difficultés financières—, les tâches entre les caisses ont été allégées, mais la situation financière n’a pas été pour autant améliorée. D’où l’intervention de l’Etat pour maintenir ces caisses en vie et leur permettre de poursuivre leur activité.
Face à ces conditions précaires, l’Etat a décidé d’intervenir à travers le ministère des Affaires sociales pour effectuer les réformes qui s’imposent consistant notamment à retarder l’âge de départ à la retraite et ajuster le montant des cotisations pour que les ressources financières des caisses soient améliorées. D’autres dispositions sont nécessaires pour changer la donne, à savoir l’élargissement de la participation des patrons et les personnes qui travaillent pour leur propre compte.
Il s’est avéré, en effet, que certaines petites et très petites entreprises ne sont pas soucieuses d’enregistrer leurs ouvriers —qui perçoivent un salaire modique— aux caisses sociales et sont ainsi privés des prestations vitales dont ils ont besoin comme les soins et les traitements dans les établissements hospitaliers ou les polycliniques. Des solutions radicales devraient être trouvées en vue d’inciter, voire d’obliger ces petits métiers à adhérer à la couverture sociale de leurs ouvriers. D’ailleurs, pour venir en aide aux secteurs en difficulté, l’Etat a accepté de prendre en charge durant trois ans les participations des entreprises dans le régime légal de la sécurité sociale. C’est le cas aussi des entreprises qui recrutent de nouveaux diplômés de l’enseignement supérieur.
Cette solution a porté ses fruits et permis de dynamiser un tant soit peu le marché du travail. Toutefois, les caisses sociales qui ont toujours besoin de recevoir de nouvelles ressources financières sont, présentement, appelées à rationaliser davantage les dépenses pour pouvoir équilibrer leur situation. Aussi, une bonne gouvernance basée sur la transparence et l’équité serait d’un grand apport pour les caisses sociales qui ont un rôle primordial à jouer dans la vie des employés dans les secteurs public et privé.