Le conseil élargi de l’Utica du Kef déplore la forte pression fiscale dans la région en organisant un sit-in pour dénoncer la lourdeur du fardeau de la fiscalité sur le climat d’investissement et dans la poursuite des activités économiques.
C’est la grogne totale chez les professionnels des secteurs industriel et commercial du gouvernorat du Kef qui se disent incapables de poursuivre leurs activités en raison de la pression fiscale qui s’exerce sur eux depuis quelque temps et qui risque malheureusement de les mettre à genoux, tant cette pression est jugée trop forte et impossible à soutenir , accusant même les autorités compétentes en la matière de mener une politique non égalitaire et qui ne respecte pas les règles de la transparence et l’équité fiscale.
Pas plus tard que la semaine dernière, le conseil régional de l’Utica du Kef a tenu une réunion élargie et a dénoncé ce qu’il a qualifié d’injustice dans l’application des barèmes d’imposition, estimant que les professionnels de la région sont soumis à une forte pression fiscale qui affecte leurs activités et empêche leur pérennisation, en ce que les montants des impôts infligés à beaucoup de professionnels ont atteint, selon certains d’entre eux, des sommes faramineuses, parfois mal calculées ou ne respectant pas les barèmes requis.
C’est ainsi qu’un commerçant de détail s’est vu infligé une amende de 250 mille dinars suite à une révision mal calculée qui, après plainte et vérification, est tombée à 15 mille dinars. Le commerçant en question a dû présenter aux services chargés du calcul des sommes à payer, le barème à appliquer conformément aux dispositions prévues par le Journal officiel, dont il a présenté une copie avant de voir le montant de son impôt baisser et recevoir des excuses .
D’autres petits commerçants ont reçu de lourdes pénalités, comme ce gargotier qui s’est vu infliger une amende de près de 500 mille dinars intégrant des pénalités de retard tout comme pour d’autres petits boulangers ou autres commerçants qui se déclarent sidérés par cette imposition injuste qui risque, selon le président de l’Utica du Kef, Houcine Maâoui, de mettre les professionnels à genou et surtout de défavoriser, lourdement, le climat d’investissement dans la région où plusieurs entreprises ont fermé leurs portes depuis la révolution.
Partant de cette situation jugée précaire et peu favorable au climat d’investissement et à la pérennisation des activités commerciales ou industrielles, et face à l’ampleur de la propagation du secteur informel et des phénomènes de contrebande et de l’installation anarchique dans la région, le conseil régional élargi de l’Utica du Kef a lancé une alerte et une mise en garde au gouvernement pour attirer son attention sur la précarité de la situation et a programmé un sit-in, et ce, pour dénoncer ce que l’on qualifié de marasme dans lequel est plongée la région sur les plans économique et social, et surtout le silence du gouvernement sur les multiples revendications émises par la centrale patronale pour lutter contre le secteur informel et protéger le secteur structuré contre tous les dérapages qui menacent son avenir.
Jamel TAÏBI