Par Foued ALLANI
La gabegie, le flou et le flottement généralisés dans lesquels nous nous débattons aujourd’hui doivent prendre définitivement fin, comme nous l’avons dit dans notre précédente chronique et le plus rapidement possible afin de sauver le pays du risque de survenue d’une vraie catastrophe économique et sociale.
Il est, en effet, devenu plus qu’urgent, pour nous tous, d’arrêter définitivement le processus de décomposition de notre société, de déliquescence de l’Etat, de régression générale du niveau de compétence de notre peuple dans tous les domaines, de notre capacité créative et de création des richesses, d’accroissement inquiétant du déficit quasi-généralisé du sentiment patriotique et de la citoyenneté et de la montée de la violence qui risque de dégénérer.
Nous devons tous nous mobiliser, à cet effet et mettre de l’ordre dans la vie de notre peuple, grâce à des mesures pouvant favoriser la discipline, le sérieux, la redevabilité et la volonté de travailler plus et mieux pour qu’il puisse se prendre en charge et rompre ce cercle vicieux.
Il nous faudrait aussi nous unir pour lutter contre tous les fléaux qui sont en train de ronger le pays et favoriser, grâce à cette action, son entrée dans le cercle vertueux du développement et du progrès. Fléaux assez nombreux et très graves, comme l’analphabétisme, la pauvreté, la corruption, la violence, le gaspillage, la consommation des produits toxiques, y compris ceux distribués par certains médias.
La classe politique doit, pour sa part, arrêter les conflits et les tiraillements, que l’on sait, et s’unir autour d’un programme d’action pouvant mettre fin à cette descente aux enfers. Notre réalité est assez sombre pour nous permettre le luxe du jeu gouvernement-opposition dans sa version complotiste et la course effrénée de certains partis pour le contrôle des rouages de l’Etat.
Le président de la République devrait, à notre humble avis, user de ses pouvoirs constitutionnels afin de sauver le pays. Pour cela il pourrait se référer à l’article 80 de la Constitution, relatif aux mesures pouvant être prises en cas de péril imminent. Les pouvoirs publics seront ainsi mobilisés jusqu’à la fin de cet état d’exception.
Deux composantes apolitiques de la société seront appelées à aider les populations à se mobiliser afin de se prendre en charge, l’Armée nationale et la société civile. La première devant se limiter à sa mission protectrice et de développement. En collaboration étroite avec la seconde, elles pourront ainsi arrêter tout processus négatif et favoriser l’action positive.
Organisées au sein des structures de la société civile, les populations adultes vont toutes se retrouver, d’abord sous les drapeaux. Elles seront appelées à s’acquitter d’un service national possédant deux composantes, l’une militaire, en fonction de chaque cas, l’autre civile, dans le cadre de programmes bien définis.
Après une première étape d’exercice militaire, chaque citoyen est enrôlé au sein de structures de la société civile dans le but de participer à la gestion participative de sa communauté, d’exercer un contrôle bien outillé et organisé sur l’administration publique et de participer activement à de grands projets de développement.
Il devra suivre, en parallèle, un programme de mise à niveau de ses compétences intellectuelles, sociales et professionnelles et retournera, selon un emploi de temps bien précis et par alternance, aux exercices militaires.
Ecoliers et lycéens seront quant à eux mobilisés au sein des structures éducatives et de scoutisme. Les vacances au cours de l’année scolaire ne seront plus libres et celles de l’été se dérouleront selon un programme alternant repos et mobilisation. Cette dernière inclura des sessions de rattrapage scolaire et de camp de loisirs et de volontariat.
Grâce à ces mesures, toutes les énergies positives de notre peuple seront ainsi mobilisées vers un seul et grand objectif, sauver le pays et le placer dans un processus sain de développement. En même temps nous mettrons fin aux énergies négatives et destructrices qui semblent hélas aujourd’hui prendre le dessus.