Accueil Actualités Les agents municipaux de Tunis poursuivent leur grève : Indéfendable

Les agents municipaux de Tunis poursuivent leur grève : Indéfendable


Bien que leurs demandes soient, à leurs yeux, légitimes, rien n’explique ce passage en force des agents municipaux qui a plongé la ville dans un chaos environnemental et qui risque d’exacerber la tension sociale.


Les agents municipaux de Tunis semblent avoir refait fausse note. Bien qu’ils aient, probablement, raison, leur grève, entamée depuis vendredi dernier, a été jugée illégale et sans préavis. Mais, ils n’en font qu’à leur tête. Ils ont osé entraîner la capitale, cinq jours durant, dans la pollution. Insupportable ! Trop d’ordures envahissent, de nouveau, nos rues et ruelles, transformant la ville et ses arrondissements en dépotoirs anarchiques à ciel ouvert. A Tunis, au Passage, à Bab Bhar, à l’avenue de la liberté, aux alentours du marché central et ailleurs, les rejets ménagers gagnent du terrain. A perte de vue, les sacs plastiques jonchent les trottoirs et terrasses des cafés et restaurants. Ils n’épargnent aucun endroit.

Que se passe-t-il ? Où est la municipalité ? Où sont les éboueurs ? Ainsi s’interrogea-t-on, d’emblée. Sans tarder, la réponse nous est, alors, venue de la bouche de la maire de Tunis, Mme Souad Abderrahim qui avait déploré un tel débrayage arbitraire et à l’improviste. Ces agents hors-la-loi refont ce qu’ils faisaient autrefois, en 2014 et les années suivantes. Soit une grève décrétée sans l’aval de leur propre syndicat. Pis encore, cette fois-ci, ils n’ont pas répondu à l’appel de la maire, alors qu’elle a tendu la main pour une renégociation de leurs revendications. Celles-ci portent essentiellement sur la majoration des heures de nuit, un statut et une prime spécifique de 300 dinars.

Accord conclu, mais..
Bien que ces demandes soient, à leurs yeux, légitimes, rien n’explique ce passage en force qui a plongé la ville dans un chaos environnemental qui risque d’exacerber la tension sociale. Dans une déclaration radiophonique, Mme Abderrahim a souligné que cette grève a bloqué l’action municipale. Et d’ajouter que des privés, appelés à la rescousse pour enlever les tonnes des déchets entassés ici et là, ont été empêchés de travailler. Même la séance de négociations, tenue mardi, n’a pas, semble-t-il, abouti à une issue. Car, malgré l’accord signé avec la partie syndicale, la situation n’a pas été rétablie. Alors que la municipalité a fini par accepter les revendications exigées, sauf celle liée à la prime de 300 dinars, et ce pour des raisons financières. Faute de quoi, les grévistes persistent et signent, refusant de reprendre le travail. Ils voudraient ainsi rafler la mise. Négocier ne signifie pas imposer ses exigences, mais plutôt faire la part des choses pour arriver à une solution concrète.

Crise, à tout prix !
Plus grave, ces agents municipaux, qui se comptent par milliers, ne se sont soumis à aucun mot d’ordre. Ni celui de leur fédération censée être leur porte-voix reconnu, ni celui de la maire qui est leur premier responsable dans la commune. Selon le code du travail, tout abandon de poste, sans justification et de manière répétée, serait, après mise en demeure, passible de licenciement. Certes, on n’est pas dans ce cas d’espèce. Mais, que faire si la grève n’est pas levée ? L’on se demande, à qui profite ce bras de fer ? Surtout que Mme Abderrahim a pointé du doigt une divergence de positions quant à la reprise du travail. Il y a toujours des pour et des contre une grève sauvage. Et si ces agents avaient droit à pareille revendication matérielle, soit une prime de 300 dinars ? Il va sans dire que la municipalité devrait revoir sa politique de gestion.

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