Et pourtant, on s’attendait au pire.
On le sentait déjà sur ces mêmes colonnes, et on redoutait même le pire, après les incidents douloureux ayant émaillé la dernière finale de la CAN Tunisie-Egypte. Oui, on voyait venir le couperet, en dépit de la lueur d’espoir qui s’est dégagée de la très gentille lettre de remerciements et de félicitations adressée à la fédération par le patron de la Cahb (Confédération africaine de handball). C’est maintenant fait, le verdict est rendu : interdiction pour la Tunisie d’organiser des compétitions continentales (sélections et clubs confondus) durant quatre ans, et paiement d’une amende de 15 mille euros (environ 45 millions de millimes).
A bien y voir, et contrairement à ceux qui ont provoqué un tollé général et parlé de «désastre» à la suite de cette sentence, nous estimons humblement que ce n’était pas cher payé. Nous pouvons même dire, sans aucune exagération, que le pire a été évité. Et c’est vrai, dans la mesure où ces incidents du 16 janvier 2020 avaient pris des dimensions si sensationnelles qu’ils se sont vite répandus, comme une traînée de poudre, sur la Toile, par vidéos interposées. De telle sorte que le «scandale» (c’en fut hélas un) aura été vu aussi bien par le public présent au sein duquel se trouvaient des représentants de l’IHF (Fédération internationale de handball) que par toute la «planète hand». Un vrai drame, quand on sait qu’il n’y a eu presque jamais un précédent de cette gravité dans les compétitions de la petite sphère dans le monde.
Circonstances atténuantes ?
Pour toutes ces raisons, on craignait le pire, c’est-à-dire des sanctions autrement plus sévères, comme l’interdiction de participations aux compétitions africaines et internationales (à commencer par le TQO olympique du mois d’avril prochain à Paris), outre une amende plus lourde. Tant mieux donc pour nous, même si nous demeurons persuadés que la Tunisie a bénéficié dans cette affaire de circonstances atténuantes.
En effet, non seulement notre handball ne traîne pas d’antécédent disciplinaire, mais aussi il jouit, on le sait, de l’estime au sein de l’IHF et de la Cahb dont les deux présidents, Hassen Moustapha et Mansorou Arémo, sont connus pour être des amis de la Tunisie. De surcroît, notre pays a toujours fait honneur à sa flatteuse réputation internationale en matière de bonne organisation, et en tant que nation de paix et d’hospitalité. Cela, outre le fait, non moins irréfutable, que le président de la Fthb, Mourad Mestiri, entretient des rapports solides avec les patrons de ces deux instances.
Gaffer une fois est donc pardonnable. Quant à l’interdiction de l’organisation de compétitions africaines, eh bien ça tombe à pic, les caisses de la fédération et des clubs, voire de l’Etat, étant désespérément vides pour on ne sait combien d’années encore !
Mohsen ZRIBI