Les Etoilés ont clôturé la phase des groupes de la Champions League comme ils l’ont entamé, par une victoire. Entretemps, il y a eu des moments de doute, ponctués par des semi-échecs. Mais la volonté indéfectible des joueurs et l’expérience de l’entraîneur ont fait en sorte que l’Etoile s’en sort sans le moindre dégât.
Avec les difficultés connues durant la première moitié de la saison, l’Etoile du Sahel aurait pu sombrer dans une crise longue et aiguë, comme ce fut le cas il y a deux ans quand elle s’est fait éliminer en demi-finales de la Ligue des champions par Al-Ahly du Caire, concédant par là même une lourde défaite (6-2). Et il a fallu près de six mois et deux changements d’entraîneur pour que Roger Lemerre parvienne à redresser la barre.
Deux ans après, les Etoilés semblent être aguerris. Crise financière et abandon de poste par le président du club et principal pourvoyeur, Ridha Charfeddine, ont fait en sorte que des semaines durant, entraîneur et joueurs se sont trouvés livrés à eux-mêmes, sans argent et sans ligne directrice.
Et il a fallu bien du courage à Juan Carlos Garrido et à ses joueurs pour surmonter tout cela sans sombrer dans une crise de résultats. Toutefois, tout n’a pas été rose non plus. Le technicien étoilé a dû faire face à une situation inquiétante, ces derniers temps, à cause des résultats en dents de scie. Au moment où Ridha Charfeddine est revenu aux affaires et alors que les choses devaient retourner à la normale, les joueurs ont fini par succomber à la pression qu’ils ont subi des semaines durant.
Les résultats sont devenus irréguliers et l’équipe a fini par perdre du terrain en championnat au point qu’elle n’est plus concernée par la course au titre.
Il fallait sauver la face en C1 africaine
L’objectif de remporter le Championnat de Tunisie perdu, entraîneur et joueurs devaient sauver la face en C1 africaine d’autant que la phase des groupes a été entamée de la plus belle des manières en signant une victoire devant Al Ahly du Caire. Certes, les Etoilés avaient battu le géant égyptien par le plus petit des scores, mais l’essentiel était de faire d’une pierre deux coups : bien entamer la phase des groupes en battant Al-Ahly et, par là même, prendre sa revanche par rapport à l’élimination par le même adversaire en demi-finales de la Ligue des champions en 2007. Une élimination restée en travers de la gorge des supporters du club car doublée d’une correction (6-2).
Avec cette victoire devant le club cairote, on croyait les Etoilés bien partis et que le parcours en C1 africaine n’allait pas être semée d’embûches. Rien de tel. Au moment où le plus difficile était censé être surmonté et alors que les choses sont revenues à la normale au niveau administratif, l’équipe a montré des signes de fatigue cumulée en enregistrant une cascade de blessures. Et comme l’effectif n’est pas aussi bien garni qu’il devrait l’être avec des joueurs n’arrivant pas à apporter le plus escompté à l’instar du Vénézuélien Darwin Gonzalez ou encore Houssem Haj Hassen, l’ESS a connu une baisse de régime dans son parcours africain quand les Yassine Chihkaoui, Saddem Ben Aziza, Maher Hannachi et Souleymane Coulibaly se sont blessés.
C’est que Juan Carlos Garrido n’avait pas dans «le stock» des joueurs capables de remplacer comme il se doit les titulaires absents. Du coup, le résultat s’est fait ressentir sur le terrain et l’ESS de perdre successivement devant Al-Hilal du Soudan et Al Ahly du Caire. Par miracle, l’Etoile a préservé ses chances intactes de se qualifier au quart de finale de la Ligue des champions en dépit de ses contreperformances contre Al-Hilal et Al-Ahly.
A la veille de l’ultime journée de la phase des groupes, l’Etoile avait, certes, régressé à la deuxième place du classement du Groupe B, mais elle tenait son destin en main. Il suffisait de battre Platinum pour se qualifier sans encombre.
Quand l’attaque carbure, tout va…
Contre Platinum avant-hier soir, nous avons vu une Etoile du Sahel à deux visages. Un premier visage décevant lors de la période initiale durant laquelle Karim Laaribi et ses camarades de l’attaque ont fait du n’importe quoi.
Après la pause, c’est une Etoile revigorée qu’on a vu à l’œuvre. Il a suffi que Karim Laaribi, Iheb Msakni, Maher Hannachi (très actif sur le couloir droit) et Malek Baayou retrouvent l’inspiration, pour que l’Etoile termine la phase des groupes sur une note positive en battant Platinum à Radès (2-0).
Le premier but étoilé a été signé Karim Laaribi à la 48’ suite à un joli centrage d’Iheb Msakni. Quant au deuxième but, il a été l’œuvre de Malek Baayou dont le tir puissant et cadré a laissé le portier zimbabwéen sans voix (72’).
Bref, le métier des Etoilés a prévalu sur tout le reste. L’effectif qu’a Garrido sous la main n’est peut-être pas suffisamment garni pour une équipe qui dispute la Ligue des champions, mais le technicien étoilé peut toujours compter sur le métier de ses joueurs-cadres et c’est ce qui a sauvé l’Etoile durant ses moments difficiles.