La réunion a fait office d’un cadre de dialogue sur le potentiel de partenariat dans des secteurs compétitifs et stratégiques comme l’information et la communication, l’agribusiness, les technologies, la construction et les énergies renouvelables.
Après les deux premières sessions qui ont été organisées à Washington, la commission économique mixte tuniso-américaine a tenu sa 3e réunion, hier, pour la première fois à Tunis. Cette commission mixte, qui a vu le jour en 2015, suite à la demande de l’ancien président Béji Caïd Essebssi, réunit des délégations des départements du Commerce des deux pays. Lors de cette troisième session, les deux délégations respectives ont signé un mémorandum d’entente (MOU) dont l’objectif est l’implémentation des projets de partenariat bilatéral dans les secteurs de l’information et la communication, les technologies, l’agribusiness, la construction et les énergies renouvelables. «Cet accord vise à renforcer l’investissement américain en Tunisie dans des secteurs stratégiques», a souligné le ministre du Commerce, Omar Béhi. Et d’ajouter : «Cette réunion de la commission mixte est un cadre de dialogue entre les deux partenaires sur le rôle de la Tunisie en tant que hub d’investissement et de commerce dans le continent africain mais également en tant qu’intermédiaire qui accompagnera les opérateurs américains dans des projets d’investissement dans les marchés subsahariens».
Feuille de route dans le secteur agricole et agroalimentaire
La réunion de la commission mixte tuniso-américaine était également une occasion pour présenter la feuille de route pour la mise en place d’un partenariat tuniso-américain dans le secteur agricole et agroalimentaire, qui a été élaboré par le gouvernement américain, suite à une demande de la Tunisie émise à cet effet. Un secteur qui génère plus de 13% du PIB national et qui est doté d’une forte employabilité, précise le ministre du Commerce, Omar Béhi. «Lors de la deuxième réunion de la commission économique tuniso-américaine, le gouvernement américain s’est engagé à mettre à la disposition des opérateurs tunisiens les moyens nécessaires qui leur permettent d’accéder au marché américain. Les Etats-Unis figurent parmi les premiers pays exportateurs mais aussi importateurs de produits agricoles. Il est vrai que les procédures d’import américaines peuvent être contraignantes pour les petites et moyennes entreprises tunisiennes, c’est pour cela que nous avons élaboré cette feuille de route qui détaille les rouages du marché des Etats-Unis pour les opérateurs tunisiens du secteur agricole et agroalimentaire», a affirmé le représentant de l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid) dans la région Mena, Michael Harvey, dans une déclaration aux médias.
Les piliers d’une initiative économique ambitieuse
De son côté, le représentant du département du commerce américain, Joseph Semsar, a déclaré que la réunion de la commission économique mixte fait, désormais, office d’un cadre de dialogue entre les délégations américaine et tunisienne qui ont débattu de la santé de l’économie tunisienne mais également des spécificités de certains secteurs industriels, qui offrent un fort potentiel d’investissement et de partenariat entre les deux parties.
Par ailleurs, Semsar est revenu sur les issues de la Conférence Prosper Africa qui a été tenue le 6 du mois courant, à Tunis. «Plus de 30 pays africains ont participé à Prosper Africa. Des centaines d’hommes et de femmes d’affaires étaient présents pour prospecter les opportunités d’affaires et d’investissements en Afrique. Des débats fructueux sur les moyens d’accroissement du volume des échanges commerciaux entre les deux continents ont eu lieu à cette occasion», a-t-il souligné dans une déclaration accordée aux médias. Et d’ajouter : «L’administration Trump est fière de cette initiative économique qui repose sur trois axes, à savoir l’harmonisation des outils de financement des investissements, la disponibilité et la communication continue sur les informations qui concernent l’environnement des affaires et les opportunités d’investissement en Afrique et finalement le dialogue sur le renforcement du climat des affaires en Afrique de manière à inciter les opérateurs américains à y investir davantage», a-t-il conclu.
Il est à noter, dans ce contexte, qu’environ 70 entreprises américaines sont, actuellement, installées en Tunisie et que le volume des exportations vers les Etats-Unis avoisine les 500 millions de dollars.