Il plane !

Ce que vit  Wadii Al Jary depuis un bon moment est un rêve. Il plane dans un état agréable, tranquille où il se trouve très loin de tous ses concurrents (s’il en a désormais !) et surtout de ses détracteurs. Le président de la FTF a traîné avec lui, depuis son ascension en 2012, une série d’histoires, de coups et d’anecdotes qui font de lui aujourd’hui, l’homme fort du football tunisien. C’est lui qui tire toutes les ficelles du foot tunisien, ne ratant aucun événement, aucun «malheur» ou besoin d’un club pour intervenir et aider. Au fil de ces 8 ans, Al Jary s’est métamorphosé. D’un simple membre fédéral, qui a fait le dirigeant d’un club divisionnaire, à un président de Fédération omniprésent, efficace, transformant la structure fédérale en une boîte rentable. Son plus grand apport est sûrement financier. Dans ces temps de disette, Al Jary a fidélisé des sponsors et des partenaires fidèles qui lui ont permis d’effacer l’ardoise de la FTT qui a dépassé les 8 millions de dinars en 2012. Avec plus de 12 millions de dinars de recettes publicitaires et de sponsoring, il n’a plus besoin de la tutelle pour financier ses activités. Cela lui permet de verser l’argent aux clubs si besoin, d’investir dans l’infrastructure sportive, comptant sur la dotation Fifa et sur les programmes de développement qu’il sait «dénicher». Dans cette ascension fulgurante, Al Jary a changé son look, sa façon de communiquer, ses alliés (il a perdu des amis proches à cause de la FTF !). Dans tout cela, il est très fort «politiquement», en ce moment. Les coulisses, le réseautage et le jeu de gérer les intérêts des clubs, il a des années-lumière d’avance sur ses concurrents. C’est un monsieur qui aime faire tout seul, et cette dictature «frustrante» lui permet de mettre de son côté tous ceux qui opèrent dans le milieu fédéral. Moyens relationnels, capacité à satisfaire tous les dirigeants et presque tous les clubs, il a un bon lot de journalistes qui l’écoutent et qui le défendent à tort et à travers ! Al Jary n’aura aucun souci pour briguer un énième mandat. Sa feuille de route est claire pour lui : après avoir dominé la scène locale (grâce à son savoir-faire politique et ses talents de négociateur), c’est l’Afrique qui est en point de mire. Et ce que Wadii Al Jary a fait dans les coulisses de la CAF ces deux dernières saisons est fou ! On peut aimer, on peut ne pas aimer, mais cet homme est très fort. Il fait ce qu’il veut en football avec la bénédiction de presque tout le monde! Ce n’est pas un hasard s’il remplit même des fonctions politiques vis-à-vis des clubs et des régions. Ses dons politiques lui sont précieux en sport.