On attendait l’annonce de la composition du gouvernement Fakhfakh, hier ou aujourd’hui, et les rumeurs «officielles» ou les indiscrétions-ballons d’essai d’affirmer que le chef du gouvernement désigné n’a plus que quelques petits détails à régler avant de révéler à l’opinion publique les noms des ministres qui formeront son équipe gouvernementale.
Les milieux se disant au parfum de ce qui se passe au palais Dhiafa, à Montplaisir et même à Carthage n’ont pas hésité à dévoiler le nombre de portefeuilles ministériels exigés par chaque parti et les personnalités qui devraient diriger ces ministères, avançant qu’Elyes Fakhfakh menait ses dernières consultations pour placer tel ou tel candidat dans tel ou tel département en prenant en considération la stricte application des normes qu’il a imposées lui-même aux partis qui ont accepté ses conditions pour la formation de son gouvernement.
Sauf qu’entre les indiscrétions distillées aux médias par les négociateurs de l’équipe Fakhfakh, les déclarations sous forme de pressions du dernier quart d’heure produites par certains partis-alliés qui n’ont pas accepté officiellement les ministères qui leur ont été cédés par Fakhfakh et qui manœuvrent toujours dans le but d’enrichir au maximum «le butin» qu’ils ont réussi à arracher et, enfin, l’atmosphère d’attente d’une surprise qui chambarderait entièrement la donne et qui serait l’œuvre d’un parti dont tout le monde attend qu’il fixe définitivement ses choix (dans le sens d’accepter de ne pas faire partie du prochain gouvernement tout en lui accordant sa confiance au Parlement), les Tunisiens ont les yeux braqués non pas sur Dar Dhiafa mais bien sur l’hémicyle où Elyes Fakhfakh devait obtenir hier, selon les assurances de plusieurs observateurs, la bénédiction et l’aval de Rached Ghannouchi pour son équipe ministérielle avant d’aller la soumettre à Kaïs Saïed.
Hier, on continuait à «polémiquer» sur la personnalité qui allait obtenir le ministère de l’Intérieur, on débattait aussi sur ce que Mohamed Abbou et son parti vont décider au cas où le département de la Justice ne serait pas accordé à Ettayar et occupé par Abbou lui-même (aux côtés des autres ministères promis au même parti). Sauf que la grande question qui taraude les esprits des Tunisiens est la suivante: quelles sont les assurances que Fakhfakh et Ghannouchi ont décidé d’accorder à Nabil Karoui pour que son parti et ses «députés-soldats» votent pour le gouvernement non seulement le grand jour de la sollicitation de la confiance mais aussi quand le gouvernement se penchera sur les grandes réformes et les instances constitutionnelles manquantes (dont en premier lieu la Cour constitutionnelle) exigeant un vote des deux tiers au moins des députés.