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MOODY’S: Les moyens pour la relance économique

Expliquant le maintien de la notation à B2, l’agence de notation Moody’s évoque la résilience des institutions tunisiennes et la réussite des politiques en matière de consolidation budgétaire et de stabilité des prix.

Malgré les difficultés épineuses auxquelles est confrontée la Tunisie depuis des années, une lueur d’espoir est constatée pour le futur. Avec la désignation du nouveau gouvernement, il est possible, en effet, de relancer l’économie sur des bases solides en traitant les problèmes en suspens qui concernent notamment l’investissement, la valeur du dinar, les exportations et la productivité. La Tunisie peut compter sur ses propres ressources réduisant dans la mesure du possible le taux d’endettement qui a atteint des proportions inquiétantes. Il est possible également de rationaliser les dépenses publiques en ciblant davantage les projets de développement dans toutes les régions.

Si l’on se réfère à la notation de l’agence internationale Moody’s, la situation économique s’améliorera au cours des prochaines années, même si quelques difficultés sont encore constatées dans certains secteurs économiques. En effet, dans son communiqué publié le 14 février 2020, l’agence de notation Moody’s a modifié les perspectives de la Tunisie de négatives à stables, et ce, tout en confirmant  la note de B2. Cette notation constitue un point positif pour l’économie nationale et inciterait les investisseurs étrangers à s’intéresser au site tunisien où le climat des affaires ne cesse de s’améliorer.

Fardeau de la dette publique

Moody’s a basé sa notation sur un ensemble d’indicateurs. En effet, l’amélioration des perspectives de l’économie tunisienne se fonde, principalement, sur le rétrécissement du déficit courant, l’amélioration du stock des réserves en devises et la baisse du fardeau de la dette publique. Ces indicateurs ont été boostés, ce qui a permis à l’économie de profiter d’une bouffée d’oxygène dont elle a tant besoin.

Des efforts ont été déployés en vue de réduire le déficit courant à la faveur d’une rationalisation des dépenses. Nos réserves en devises ont connu également une augmentation grâce aux résultats bénéfiques du secteur touristique mais aussi des exportations même si du travail reste à faire pour booster les revenus. C’est que le déficit de la balance commerciale demeure encore élevé.

En tout cas, les indicateurs positifs déjà enregistrés ont sensiblement réduit le niveau du risque lié à la stabilité macroéconomique qui est prise en considération aussi bien par les investisseurs étrangers que par les bailleurs de fonds. L’effort devrait se poursuivre au cours des mois à venir en vue de confirmer ces résultats et de réaliser de nouvelles performances économiques.

Stabilité des prix

Pourtant, les citoyens se plaignent encore de la cherté de la vie. Le pouvoir d’achat de la classe moyenne ne cesse de s’éroder. Dans les grandes surfaces et les marchés municipaux, les produits agricoles et alimentaires ont connu, en effet, une flambée sans précédent, ce qui ne permet pas aux citoyens appartenant à cette classe d’acheter tous les produits dont ils ont besoin. C’est bien d’enregistrer des indicateurs positifs, mais il serait mieux que ceux-ci se répercutent sur les prix affichés au public.

Expliquant le maintien de la notation à B2, l’agence de notation estime que malgré la résilience des institutions tunisiennes et la réussite des politiques en matière de consolidation budgétaire et de stabilité des prix, la vulnérabilité externe demeure importante et les taux de croissance (réalisés et projetés à moyen terme) restent encore insuffisants pour instaurer une nouvelle dynamique socioéconomique, tout en notant les risques sociaux et environnementaux auxquels fait face la Tunisie. La Tunisie est appelée de diversifier les produits exportables ainsi que les destinations d’exportation pour ne pas subir les chocs des marchés et la récession de la demande. C’est que le marché européen constitue encore notre principal partenaire au niveau des exportations et des importations. Il suffit que ce marché passe par des difficultés pour que l’économie nationale s’en ressente et entre dans une crise profonde.

Une aggravation des déséquilibres financiers

La réduction significative et durable des déséquilibres extérieurs et budgétaires et une plus grande visibilité quant à la capacité de la Tunisie à couvrir ses besoins en financement seraient favorables à une  amélioration de la notation. Une aggravation des déséquilibres et un retard dans la mise en œuvre des réformes pour retarder la relance économique. Parmi ces réformes, celle qui concerne la rationalisation de la compensation avec un meilleur ciblage des personnes qui méritent vraiment une aide financière.

Toutefois, le retard enregistré au niveau de la formation du gouvernement est mal vu par les partenaires économiques de la Tunisie. Une telle situation pourrait conduire à une dégradation au niveau de la notation souveraine. La balle est dans le camps de l’Assemblée des représentants du peuple qui est appelée à approuver ce gouvernement pour passer rapidement aux choses sérieuses et à la relance de l’économie.

A noter qu’une revue de l’économie tunisienne a été effectuée par l’agence Moody’s au mois de novembre 2019, au cours de laquelle elle a eu des entretiens avec les autorités, les responsables de l’Union générale tunisienne du travail (Ugtt) et de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica). Elle a formulé ses conclusion en prenant en considération les différents indicateurs économiques enregistrés dans divers secteurs.

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