On table sur la préservation d’au moins 10% des zones marines et côtières à l’horizon 2020. En ce qui concerne la transition vers une économie bleue et verte, la stratégie prévoit l’engagement de la majorité des pays méditerranéens dans des programmes de marchés publics verts ou durables à l’horizon 2025.
L’économie bleue, telle qu’elle est indiquée dans les conventions qui régissent l’exploitation du bassin méditerranéen, notamment la convention de Barcelone, revêt plutôt un aspect environnemental dont l’objectif est de protéger la Méditerranée contre la pollution et la surexploitation des ressources pouvant induire une érosion marine. Pour suivre la mise en place de l’économie bleue dans les pays riverains, un tableau de bord a été élaboré à cet effet.
Il consiste en une matrice de 22 indicateurs répartis sur 5 domaines qui sont l’énergie, la pêche, le tourisme, le transport maritime et la bio-prospection. L’objectif est aussi de garantir le droit à la mer aux générations futures des Méditerranéens.
C’est dans ce contexte, où le monde veille à ce que la Méditerranée soit préservée, compte tenu du poids de sa contribution dans l’économie maritime mondiale, que 21 pays méditerranéens —y compris la Tunisie— ainsi que l’Union Européenne ont adopté la nouvelle Stratégie méditerranéenne pour le développement durable (Smdd 2016-2025).
L’impératif d’une économie durable
Cette stratégie s’articule autour de la vision suivante «Une Région Méditerranée prospère et pacifique, où les habitants bénéficient d’une grande qualité de vie et d’un développement durable qui s’inscrit dans les limites de la capacité de charge d’écosystèmes sains. Ceci sera réalisé grâce à des objectifs communs, la forte implication de toutes les parties prenantes, la coopération, la solidarité, l’équité et la gouvernance participative». Elle vise à atteindre six objectifs principaux, à savoir un développement durable dans les zones marines et côtières, une gestion durable des ressources, une production et une sécurité alimentaires au moyen de formes durables de développement rural, la planification et la gestion de villes méditerranéennes durables, la mise en avant du changement climatique en tant que question prioritaire pour la Méditerranée, la transition vers une économie verte et bleue et l’amélioration de la gouvernance en soutien au développement durable. Ainsi, l’économie bleue figure dans deux objectifs de la Smdd 2016-2025, en l’occurrence le premier et le cinquième objectifs.
En termes des chiffres, on table, par rapport au premier objectif, sur la préservation d’au moins 10% des zones marines et côtières à l’horizon 2020. Il s’agit également, de réglementer efficacement la pêche, mettre un terme à la surpêche, à la pêche illicite et aux pratiques de pêche destructrices. Quant à la transition vers une économie bleue et verte, la stratégie prévoit l’engagement de la majorité des pays méditerranéens dans des programmes de marchés publics verts ou durables à l’horizon 2025. La stratégie Smdd ouvre, en somme, la voie à une meilleure coopération entre les pays riverains de la Méditerranée en vue de lancer des projets et des initiatives communes, notamment en matière d’innovation mais également de trouver des financements pour des investissements verts. L’objectif est de mettre en place des politiques innovantes en changeant les réglementations, en adoptant de nouvelles technologies et processus ainsi qu’en augmentant le rôle des entreprises sociales.