Lors d’une opération anticipatrice, deux terroristes extrêmement dangereux ont été éliminés à Kasserine.
Une opération anticipatrice menée conjointement par une unité spéciale relevant de la Garde nationale et l’Armée depuis ce mardi au Mont Salloum, gouvernorat de Kasserine, s’est soldée par l’élimination de deux terroristes appartenant au groupe Jond el-khilafa, rattaché au groupe terroriste Daech. Le corps du deuxième terroriste n’a été retrouvé qu’un jour après le déclenchement de l’opération et le ratissage des lieux.
Le guet-apens tendu aux terroristes lors de cette opération survient suite à un grand travail de renseignement et de recoupement élaboré par les unités spécialisées dans la lutte contre le terrorisme. Kalachnikov, Jumelles de vision et des munitions figurent sur la liste des objets saisis à cette occasion.
Deux terroristes extrêmement dangereux
Il s’agit des deux terroristes Bassem Ghenimi (alias Abou Sakhr Zakhmout), âgé de 34 ans, originaire de Sidi Bouzid et de Habib Hajji (alias Abou Souheib), natif de Hassi El-Frid à Kasserine. Leur identité figurait sur la liste nationale des personnes, organisations et entités associées à des infractions terroristes et dont les avoirs sont gelés par la Commission nationale de lutte contre le terrorisme.
Ils sont tous les deux qualifiés d’extrêmement dangereux et ont pris part à plusieurs opérations terroristes ayant ciblé nos forces armées, ainsi que les martyrs Saïd Ghozlani, Khalifa Soltani et Khaled Ghazali qui ont été égorgés entre 2016 et 2018, selon le syndicat de la Garde nationale. Ils sont aussi impliqués dans la fabrication d’engins explosifs et dans le braquage de deux banques à Kasserine en 2018, ajoute la même source.
Une stratégie portée sur l’anticipation
Acculés à se retirer ces dernières années dans les montagnes, les terroristes sont de plus en plus isolés et affaiblis. Leur champ de manœuvre s’est rétréci comme peau de chagrin avec notamment l’efficacité retrouvée sur le plan sécuritaire dans le pays et la chute de Daech en Syrie. La restructuration du Conseil national de la sécurité qui a débuté à partir de 2015 et les nouveaux objectifs orientés vers le volet stratégique en matière de sécurité nationale, l’évaluation des défis et la prise des mesures de riposte aux menaces ont contribué à la neutralisation de plusieurs éléments terroristes et au démantèlement des cellules terroristes.
Dans sa nouvelle formule, le CSN a un niveau politico-stratégique, nous a bien expliqué tout récemment l’ancien premier conseiller à la sécurité à la présidence de la République Kamel Akrout, ajoutant qu’il a gagné en matière de sécurité. Cela sans compter la valeur ajoutée sur le plan de la coordination entre les différents départements sécuritaires.
La stratégie nationale de lutte contre l’extrémisme et le terrorisme élaborée au niveau du Conseil de sécurité nationale commence à porter ses fruits. Elle repose, rappelons-le, sur quatre piliers fondamentaux : la prévention, la protection, la poursuite et la réponse. Le premier pilier a pour objectif de prévenir et de lutter contre la radicalisation et le recrutement des terroristes et notamment les priver des moyens d’action.
L’efficacité retrouvée des services de lutte contre le terrorisme et la réussite au niveau de l’élimination de terroristes activement recherchés, à l’exemple de Aymen Smiri, Lokman Abou Sakhr et son frère, ne veulent nullement dire que notre pays se trouve aujourd’hui à l’abri des menaces. L’une des femmes de « jihadistes » tunisiens détenues dans des camps kurdes avait expliqué le mois dernier que le combat n’est pas terminé, on est juste en mode « stand-by ». Révélateur à plus d’un titre.