Même s’il se trouve dans une position minoritaire et même si ses orientations sont en contradiction flagrante avec la philosophie générale sur laquelle a été fondé Tahya Tounès, Mustapha Ben Ahmed menace de quitter le parti
En attendant la clôture officielle demain des travaux du Congrès constitutif du parti Tahya Tounès, moment qui pourrait voir le chef du gouvernement Youssef Chahed, comme l’a précisé Slim Azzabi, secrétaire général du parti (voir La Presse du lundi 29 avril), annoncer son adhésion au parti et occuper le poste de président laissé vacant à son intention, l’opinion publique s’interroge comment les responsables de Tahya Tounès vont régler l’affaire Mustapha Ben Ahmed, le chef de la coalition nationale au parlement et l’un des fondateurs, qui menace de quitter le parti au cas où ses exigences ne seraient pas satisfaites.
Et ses exigences ou caprices sont clairs: contrairement à l’esprit fondateur du parti consistant à rassembler toutes les forces patriotiques, Mustapha Ben Ahmed demande purement et simplement l’exclusion des personnalités destouriennes et rcdistes de l’instance dirigeante de Tahya Tounès, estimant qu’elles n’ont pas le droit d’accéder à des postes de commandement au sein du parti.
La position de Mustapha Ben Ahmed n’a pas manqué de créer les premières fissures au sein du parti entre ceux (une petite minorité) qui soutiennent la mise à l’écart des destouriens d’une part et, d’autre part, ceux représentant la majorité et guidés par Houcine Jenayeh, l’ancien responsable rcdiste puis nidaïste qui s’accrochent à l’idée d’ouvrir le parti devant toutes les personnalités susceptibles d’apporter le plus afin d’occuper des postes de direction, dont les destouriens et les rcdistes.
Même s’il se trouve dans une position minoritaire et même si ses orientations sont en contradiction flagrante avec la philosophie générale sur laquelle a été fondé Tahya Tounès, Mustapha Ben Ahmed persévère dans son entêtement et souligne dans un post publié sur facebook qu’il «maintient ses idées» et menace de démissionner du parti en promettant que l’affaire aura des suites, sans préciser de quelles suites il s’agit ou plus précisément s’il a des secrets compromettants à révéler au cas où il serait obligé de partir.
En tout état de cause, demain, mercredi 1er mai, les Tunisiens sauront, à l’occasion de la clôture officielle du congrès de Tahya Tounès, si Mustpaha Ben Ahmed reviendra à la raison ou s’il s’accrochera encore à ses positions et quittera le parti.