Le mouvement de protestation intervient dans le but de mettre en lumière la situation précaire de la femme rurale travaillant dans le secteur agricole ne bénéficiant ni de sécurité ni d’assurance sociale
Un mouvement de protestation a été observé, hier, devant le siège du ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors, en solidarité avec les femmes agricoles victimes de l’accident de la route qui s’est produit samedi dernier dans la région de Sidi Bouzid.
Ce mouvement a été organisé par l’Union nationale de la femme tunisienne et a enregistré la présence des représentants de la société civile, à l’instar de Rafika Rakik, de l’organisation « Egalité », les représentants de la Ligue Tunisienne Des Droits de l’Homme, ainsi que Cherif Khourafi de l’Union des chômeurs…
La manifestation a réuni en effet plus d’une centaine de personnes, appartenant à l’Union Nationale de la Femme Tunisienne venues de différentes régions, et ce, dans le but de mettre la pression sur le gouvernement pour l’application du protocole d’accord signé il y a quelques mois et qui n’est pas encore entré en vigueur.
Cet accord qui consiste à fixer un cahier des charges régissant le transport des femmes travaillant dans le secteur agricole a été signé avec l’Union générale tunisienne du Travail (Ugtt), l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) et l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica).
Le mouvement de protestation vient également dans le but de mettre en lumière la situation de plus en plus détériorée de la femme rurale, travaillant dans le secteur agricole et ne bénéficiant pas de sécurité sociale.
Rafika Mzoughi, l’une des protestataires rencontrée sur les lieux, a précisé que ce mouvement se veut, entre autres, comme une action pour défendre les droits de la femme rurale et dénoncer les derniers propos du ministre de la Femme dans les médias qui a proposé de donner des véhicules à toutes les femmes rurales disposant d’un permis de conduire afin d’éviter les accidents de la route !
Le foulard, symbole de la femme rurale, est présent
Les protestataires, brandissant un drapeau tunisien et un foulard bariolé, symbole de la femme rurale, ont affiché des pancartes, où ils ont inscrit des messages et des slogans pour la défense des droits de la femme rurale et ont appelé le chef de gouvernement et les autorités responsables de cette catastrophe à démissionner immédiatement.
Rafika Mzoughi souligne : «La situation de la femme travaillant dans le secteur agricole est désastreuse aujourd’hui et l’Union nationale de la femme tunisienne est entrée dès aujourd’hui dans un mouvement de mobilisation dont l’objectif est d’exiger l’application du protocole, de pousser les autorités à réagir et à assurer l’accompagnement psychologique des familles victimes de l’accident, de les aider financièrement et de régler ces problèmes instamment».