Par Chokri GHARBI
Au grand dam des actionnaires dans les différentes entreprises, la Banque centrale de Tunisie a publié un communiqué dans lequel elle invite les entreprises à reporter pour une date ultérieure la distribution des dividendes qui sont pourtant très attendus par les participants au capital des entreprises. Les actionnaires se sont, d’abord, inquiétés, croyant que les dividendes pour cette année seront annulés. D’ailleurs, le marché boursier a connu ,au lendemain de l’annonce de cette mauvaise nouvelle, une chute importante.
Les actionnaires se sont montrés, en effet, réticents et ne veulent plus acheter des actions, notamment des banques et de certaines entreprises. C’est dire que les dividendes occupent une part de choix dans la vie des entreprises et des actionnaires qui investissent une partie de leur argent pour l’acquisition d’actions afin de fructifier leur argent dans des entreprises qui réussissent au vu de leurs résultats économiques et financiers performants.
En plus, ces dividendes sont imposables, c’est-à-dire que l’Etat bénéficie, lui aussi, d’une partie des revenus. Certaines entreprises qui achètent des actions du marché boursier attendent avec impatience de recevoir ces dividendes pour pouvoir rembourser la totalité ou une partie de leur crédit. Les particuliers ont intérêt, bien entendu, à empocher leurs dividendes à temps pour améliorer leurs revenus et acquérir des biens et services pour leur usage personnel.
D’où l’importance de ces dividendes qui sont servis, généralement, en fin d’exercice sur les bénéfices de chaque entreprise.
La BCT a, sans doute, des raisons pour justifier une telle décision dans une conjoncture économique, sanitaire et sociale difficile, caractérisée notamment par une propagation toujours galopante du coronavirus, une récession de la demande au niveau mondial et un déséquilibre financier inquiétant dans plus d’une entreprise qui demande de l’aide de l’Etat.
Dans ces conditions, ces mêmes entreprises ne sont pas en mesure de servir les dividendes, selon certains experts. Mais les actionnaires qui ont investis leurs économies ne veulent rien entendre et ils exigent de bénéficier de leur droit, en l’occurrence recevoir leurs dividendes dans les délais impartis. Après, ils peuvent discuter du sacrifice et d’une éventuelle participation à l’effort national de solidarité.
Pour eux, les dividendes sont un droit acquis, à partir du moment où ils ont acheter des actions par monnaie sonnante et trébuchante. Les dividendes restent, cependant, une source d’espoir aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. A un moment où l’on parle de la nécessité de dynamiser le marché boursier comme alternative de financement au secteur bancaire, cette mesure a suscité la déception de plusieurs investisseurs. Mais cette décision étant liée à la conjoncture actuelle, elle ne sera plus qu’un mauvais souvenir, une fois la situation sanitaire rétablie, quand les entreprises retrouveront leur dynamique habituelle.