Le football et les autres sports collectifs ont retenu plus l’attention ces derniers jours quand on a évoqué l’éventuel ou le probable retour de la compétition. C’est qu’on a omis de parler des sports individuels. Ces sports, beaucoup moins pratiques que les sports collectifs, sont théoriquement plus maniables en germes de reprise. Mais encore une fois, le risque de contact entre l’entourage des compétitions individuelles pose problème. On imagine mal les tournois reprendre d’ici un mois. Ça va être difficile, à moins que l’on annule les compétitions des jeunes et les tournois nationaux (qui voient une affluence record des compétiteurs et des parents).
Il y a aussi ces centaines de salles de sport consacrées aux sports individuels (essentiellement sports de combat) qui sont à l’arrêt obligatoire et qui ne savent pas encore la date du retour. Mais il y a également un créneau limité en nombre (une cinquantaine, voire un peu plus), mais très considérable en poids et en valeur, qu’on ne lui donne pas l’intérêt nécessaire. On parle de l’élite, concentrée plus du côté des sports individuels. Ces champions que la tutelle et les fédérations concernées entretiennent avec des budgets et un suivi minutieux en vue des Jeux olympiques, sont un vrai cas ; il y aura une année de plus pour préparer les JO. Et cela veut dire un budget qui doit être rallongé. Or, maints de ces champions sont coincés à l’étranger, ou confinés chez eux ou qui s’entraînent en catimini. Et vous savez que pour ces champions, la perturbation de la préparation coûte cher en chrono (pour les sports de chrono) ou en efficacité dans les autres sports, tels que ceux de combats.
Ils sont en plein désarroi. Il ne suffit pas le peu de moyens alloués (ce sont les moyens du bord), mais aussi cette incertitude sur la reprise. Ces gens-là sont une priorité si l’on veut arranger une reprise. Certains d’entre eux ont déjà commencé, mais dans l’état actuel des choses et sans un plan précis (par exemple un lieu qui les rassemble pendant un temps précis avec un confinement et une présence de leurs staffs), l’élite sportive tunisienne est en perte de vitesse. Le risque est énorme. Et franchement, on nous dit qu’avec cette perturbation et la régression des moyens (difficulté des déplacements et budgets presque consommés), il ne faut pas s’attendre à la moindre performance à Tokyo.
Ce retard va être impossible à combler. Soyons tout de même un peu optimistes. Ces champions et championnes, on doit les entretenir plus et mieux. C’est un patrimoine de valeur pour notre sport mal géré depuis des décennies. On a encore un peu plus d’un an avant les JO de Tokyo, mais deux mois déjà de perdus dans la préparation. Ce serait plus judicieux de conserver l’existant (au moins préserver les chronos, la fraîcheur et les qualités techniques) sous peine de dilapider tout un travail d’années. En deux mots, la tutelle doit vite faire pour sauver l’élite et sauver l’esquisse de plan de préparation pour Tokyo 2021.