Le PCA vise à gérer les événements qui perturbent gravement l’organisation normale du travail, à mettre en place une démarche qui permette d’en limiter les impacts. Il fixe les principes d’action, les dispositions d’organisation, les mesures à prendre et les actions à mener pour assurer une reprise planifiée des activités interrompues. Il s’agit, également, d’éviter la transmission du virus entre les employés, de maintenir un environnement de travail sain et d’assurer la pérennité de l’entreprise.
La gravité de la pandémie de coronavirus a poussé les gouvernements de plus de 200 pays à travers le monde à prendre des mesures préventives, au détriment de leurs économies. La plupart des entreprises au niveau national et international n’étaient pas préparées à une telle situation. Certaines d’entre elles disposent de plans pour affronter des crises et d’un arsenal de mesures de précaution pour s’adapter à la réalité de la pandémie.
La crise du Covide-19 intervient à un moment où la Tunisie s’apprête à ouvrir un chantier économique structurant et à réexaminer des fondamentaux et des impératifs socioéconomiques, de sorte à entamer un cap prometteur qui tient surtout compte de la gestion des risques.
L’Ugtt, en partenariat avec la Société tunisienne d’ergonomie et le Laboratoire de médecine du travail et d’ergonomie de la faculté de Médecine de Monastir, a élaboré un Plan de continuité des activités professionnelles (PCA), en situation de pandémie de Covid-19 en Tunisie. «C’est un outil mis à la disposition des entreprises tunisiennes et qui va leur servir de guide de bonnes pratiques préventives pour la continuité ou pour la reprise de l’activité après la période de dé-confinement général. Cet outil est une approche stratégique facile, applicable, adaptée à l’entreprise tunisienne». L’objectif assigné est de protéger le travailleur contre l’épidémie et promouvoir la pérennité de l’entreprise.
Ce plan, élaboré par une pléiade d’experts, dévoile l’impact financier de cinq semaines de confinement en Tunisie estimé à une baisse de 5% du PIB, soit six milliards de dinars. D’où la nécessité de mettre en place un plan stratégique progressif de continuité des activités professionnelles.
Le monde du travail doit se préparer et se doter de nouvelles mesures pour accompagner le début de la levée graduelle du confinement. Des mesures relatives à la préservation des emplois, la mobilisation optimale des ressources et la sécurité des employés. Une stratégie de continuité des activités professionnelles doit être développée pour gérer la reprise progressive des activités interrompues. Cette stratégie sera dynamique et évolutive en fonction des données épidémiologiques de l’infection Covid-19 et des données socioéconomiques de l’entreprise.
L’instrument (PAC) a été conçu à la lumière de données scientifiques et épidémiologiques validées au moment de sa finalisation. « Il sera mis à jour chaque fois que c’est nécessaire. C’est un guide d’aide à la prise de décision pour la mise en œuvre d’un plan de continuité des activités au décours de la pandémie du Covid-19 ».
En Tunisie et depuis la déclaration du premier cas de coronavirus, plusieurs textes de lois nationales ont été adoptés pour faire face à cette pandémie, portant, entre autres, sur la fixation des besoins essentiels et des exigences nécessaires en vue d’assurer la continuité du fonctionnement des services vitaux lors du confinement total, la mise en place de mesures sociales exceptionnelles et provisoires pour l’accompagnement des entreprises et la protection de leurs salariés lésés par les répercussions de la crise, la suspension exceptionnelle et provisoire de certaines dispositions du Code du travail, etc.
Le PCA vise à gérer les événements qui perturbent gravement l’organisation normale du travail, à mettre en place une démarche qui permette d’en limiter les impacts. Il fixe les principes d’action, les dispositions d’organisation, les mesures à prendre et les actions à mener pour assurer une reprise planifiée des activités interrompues. Il s’agit, également, d’éviter la transmission du virus entre les employés, de maintenir un environnement de travail sain et d’assurer la pérennité de l’entreprise.
Un référent de la cellule de coordination sera chargé de mettre en application ce plan, analyser les situations de travail, identifier les risques et les mesures adéquates, ainsi que les missions nécessaires à la continuité de l’entreprise, « c’est-à-dire évaluer quel peut être le niveau possible d’activité de l’entreprise en situation de pandémie. L’activité sera-t-elle à raison de 10 %, 50 %, 90% ou 120 % par rapport à l’activité normale ?».
Selon la même source, « l’analyse économique peut se faire avant ou après l’analyse de risque. L’analyse de risque avant peut permettre de trancher sur le pourcentage possible d’activité à maintenir. Par exemple, si l’atelier de production est restreint, cela peut conduire à diviser le nombre de salariés présents possible pour respecter la distanciation».
