Le confinement est une expérience dure à supporter. Avec un enfant autiste, elle s’avère encore plus difficile à vivre… Pour mieux l’adoucir, la rendre plus acceptable, il y a beaucoup d’efforts à faire. Une maman d’un enfant autiste s’exprime et nous raconte sa galère au quotidien… témoignage.
Avoir un enfant autiste exige beaucoup de patience, de courage et une force mentale afin d’accompagner ces enfants à besoins spécifiques ou qui présentent des troubles de l’apprentissage. Que dire alors si l’on vit avec un enfant autiste qui, de plus, situation oblige à cause de la pandémie, est obligé de rester enfermé chez lui pendant de longues heures ! Une situation difficile à gérer et à surmonter… Samia, une maman d’un enfant autiste âgé de huit ans, nous parle de cette expérience difficile à vivre et qui a impacté la vie de toute la famille.
Cette maman quadragénaire, enseignante de langue anglaise, a trois enfants, dont le plus petit est autiste. Depuis qu’elle a repéré chez son enfant des troubles du comportement, Samia n’a épargné aucun effort pour se renseigner et se documenter afin d’aider son fils à mieux gérer son trouble. Avec le confinement, la maman a dû redoubler d’ effort pour mieux accompagner son fils et lui assurer son équilibre psychologique et mental. «Les enfants autistes ou porteurs de troubles autistiques ont souvent des difficultés à entrer en relation avec autrui et ont la plupart du temps des comportements stéréotypés. Pour le cas de mon fils, il a souvent besoin de sortir, de s’aérer, de pratiquer son sport préféré, à savoir le « saut ». Avec cette situation inédite dans laquelle nous nous trouvons actuellement, et qui dure depuis deux mois presque, j’étais obligée de m’adapter, mais c’est difficile à gérer», raconte Samia.
De nouvelles habitudes
Et de renchérir : «Au début, lorsque le confinement général a été annoncé officiellement, c’était un peu difficile pour moi d’expliquer à mon enfant ce changement radical qui a modifié sa vie et celle de toute la famille d’ailleurs. Habib ne peut pas comprendre ces nouvelles mesures de sécurité prises par l’Etat à cause de la pandémie. Au début, en mi-mars, chaque jour, il pointait son doigt vers la porte pour me faire comprendre que c’est l’heure de la sortie, car d’habitude, je planifie la journée de mon enfant selon un emploi du temps précis et organisé. Entre les séances auxquelles il assiste au centre spécialisé pour enfants autistes, les séances d’orthophonie… j’organise quotidiennement une sortie au moins d’une ou deux heures pour permettre à mon fils de pratiquer son activité sportive préférée, à savoir la marche et le saut. Avec le confinement, j’ai dû obligatoirement changer ce mode de vie auquel il s’est habitué, j’ai galéré, parce que les enfants autistes sont trop attachés aux activités routinières et j’ai dû ,avec l’aide de toute la famille, notamment sa sœur et son frère, inventer d’autres activités attractives chez nous et à lui apprendre à les apprécier ».
Des jeux éducatifs et du sport pour absorber l’excès d’énergie
Cette maman, dotée d’une volonté en acier, s’est investie depuis des années pour accomplir son rôle d’éducatrice, en fournissant des efforts, à côté de ceux qui l’accompagnent, à savoir les spécialistes pour mieux aider son enfant à bien gérer ses troubles et sa différence par rapport aux enfants normaux.
La maman, qui savait bien que son fils, même s’il ne s’exprime pas, a du mal à supporter le confinement, a eu recours aux jeux éducatifs pour occuper son enfant pendant de longues heures et alléger l’effet de l’enfermement. Adapter un rythme de vie équilibré pour le bien-être de son enfant, à savoir fixer des heures précises pour jouer, pour manger et pour dormir est essentiel, même si on est cloîtré chez soi, raconte la maman.
La mère de Habib ajoute qu’elle a aussi profité de cette période de confinement pour apprendre à son fils à gérer son hyperactivité en installant un trampoline dans une des pièces de la maison, ce qui a permis d’absorber l’excès d’énergie de son fils qui a également appris à savourer les moments de repas en famille. «C’est une vraie galère à vivre au quotidien avec un enfant différent, mais on s’en sort bien pour le moment, en attendant que la situation change et qu’on reprenne tous notre rythme de vie quotidien », conclut l’enseignante.