La Fédération nationale du numérique relevant de l’Utica a interrogé les entreprises du secteur numérique (PME, TPE, grandes entreprises, start-up) au sujet de l’impact de la crise sanitaire sur leurs performances économiques et organisationnelles.
Comme toute l’économie, le secteur du numérique est impacté par la crise du Covid-19, et s’organise pour maintenir son activité. Les entreprises sont déjà organisées pour assurer la continuité de service de tout l’écosystème. La Fédération nationale du numérique relevant de l’Utica a interrogé les entreprises du secteur numérique (PME, TPE, Grandes entreprises, start-up) au sujet de l’impact de la crise sanitaire sur leurs performances économiques et organisationnelles.
Les dirigeants du secteur ont envisagé, progressivement, une reprise de leurs activités à partir du 4 mai 2020 et 75% ont mis en place les mesures d’hygiène nécessaires pour le déconfinement. Parmi les 62 répondants, 84% ont continué leur activité en télétravail d’une façon normale ou partielle. Pour de nombreuses entreprises, il existait une sorte de barrière psychologique à laisser leurs employés travailler à la maison, notamment par crainte d’une baisse de productivité, mais, lors de la crise, 84% des entreprises ont opté pour le télétravail, et à présent cette solution montre ses avantages.
«Un impact fort sur l’entreprise»
En termes d’impact sur l’entreprise, 53% des répondants l’ont qualifié comme «un impact fort» et 35.5% comme «modéré». Dans la durée, 48.5% pensent que leur activité serait affectée par la crise temporairement et le même taux de 48.5% pense que l’affectation serait durable. La profession s’est adaptée du mieux qu’elle a pu à cette période compliquée, mais les difficultés rencontrées étaient très importantes dans la mesure où 83 % des entreprises ont constaté une baisse de leur chiffre d’affaires, dont au moins 30% seraient impactées à plus de 50% de leur CA. Environ 29% des entreprises qui seraient impactées entre 10 et 30% de leur CA.
Aussi, 63% ont des problèmes de trésorerie, 68% ont constaté une diminution de contrats, projet ou commerce, 39% une annulation de contrats ou des ventes, et 24% report de projets. Enfin, 29% auraient carrément fermé leurs entreprises et 24% ont souffert de l’absence de certains de leurs collaborateurs.
Comme de nombreux secteurs, le recrutement s’est retrouvé impacté par le coronavirus. Les entreprises qui sont passées par cette crise sans précédent ont été contraintes de définir de nouvelles stratégies, à prioriser, à repenser leurs recrutements à venir en fonction de l’évolution de leur trésorerie et de l’impact direct du Covid-19 sur leurs forces de production. Des entreprises du secteur numérique ont été interrogées sur leurs plans de recrutement et l’organisation des ressources humaines.
Diminution des recrutements
Les réponses relatives aux ressources humaines ont montré que 54% des entreprises vont arrêter le recrutement, 18% vont diminuer le recrutement, 16% continueront les recrutements et 38% optent pour la réduction de leurs effectifs.
Face à l’épidémie du coronavirus, le gouvernement a mis en place des mesures de soutien immédiates aux entreprises. 21% des sondés ne connaissent pas ces mesures et 79% sont informés, dont 33% ont fait des demandes pour profiter des aides. Par contre, 73% des répondants trouvent que ces mesures ne sont pas pertinentes, alors que 25% trouvent qu’elles sont en partie pertinents.
Les propositions des entreprises pour les mesures d’aides mises par le gouvernement sont :
– Exonération du paiement de la retenue à la source du moment qu’une entreprise procède aux paiements des salaires,
– Baisse d’impôts pour l’aide à la relance et des crédits à taux faible pour l’investissement,
– Sur le moyen terme, il faut penser à d’autres dispositifs, dont la redynamisation de l’économie d’une façon générale qui semble difficile !
Par ailleurs, il est proposé de revoir les investissements des projets futurs de l’Etat pour toucher un maximum de PME et de voir dans quelles mesures les opérateurs Télécom peuvent redynamiser le secteur.
– Revoir les dispositifs d’achat par le gouvernement auprès des SSII, faire confiance aux Tunisiens, mettre en place des partenariats avec des SSII sur la durée,
– Instaurer une stratégie nationale pour encourager les sociétés locales à prendre en charge les grands projets et créer un marché d’emploi qui nous permet de bien payer nos compétences tunisiennes afin de les garder chez nous au lieu qu’elles partent à l’étranger.
– Dans le secteur du numérique, les salaires sont assez élevés par rapport aux autres secteurs. Pour permettre aux ESN de garder leurs salariés, il faut reporter le paiement des charges patronales jusqu’à la fin de l’année.
L’impact essentiel de la crise est lié à la trésorerie, aux retards sur les marchés publics. D’où la nécessité d’assurer une garantie de l’Etat correspondant au quart du chiffre d’affaires de l’année précédente pour un crédit de trésorerie auprès d’une banque publique. Le crédit immédiat ne doit pas prendre plus de deux semaines. Un Plan de soutien pour le maintien de l’emploi (chômage partiel des cadres, prise en charge des formations pour le personnel en baisse de charge, mise en place de projets structurants pour le pays dans une forme de contrat simplifié permettant d’occuper les ressources) doit également être mis en place.