La Société nationale d’exploitation et de distribution des eaux (Sonede) passe par une situation difficile comme c’est le cas pour tout le pays. A l’origine de cet état de fait des pertes nettes et un endettement en courbe ascendante sans parler des charges du personnel en hausse continue.
Même si les prix de vente de l’eau de la Sonede ont été valorisées à 289,8 millions de dinars en 2017 (derniers chiffres disponibles) contre 267,7 millions en 2016, soit une hausse de +8,2%, la situation financière de la société n’a pas été équilibrée et pour cause. La Sonede employait 6.312 fonctionnaires en 2017, enregistrant une diminution de -4,3% par rapport à 2016. En revanche, une légère augmentation de +1,5% a été réalisée en 2018, selon les estimations. Les charges de personnel ont atteint 179 millions de dinars en 2017, faisant état d’une évolution de +3,5%, comparé à 2016. Elles observeront une autre hausse, en 2018, pour atteindre 183 millions de dinars.
Les revenus d’exploitation se sont élevés, en 2017, à 434,3 millions de dinars, soit un accroissement de +10,2% par rapport à 2016. Une tendance haussière s’est poursuivie pour atteindre les 450,7 millions de dinars en 2018, selon les estimations. Quant aux charges d’exploitation, elles ont atteint les 460,2 millions de dinars en 2017, correspondant à une hausse de 10,8% par rapport à 2016.
Hausse des charges diverses
Les pertes nettes de la Sonede ont augmenté de +44,4% en l’espace d’un an pour se situer aux alentours de 38,9 millions de dinars en 2017. Cette détérioration du résultat net s’est maintenue pour l’exercice 2018 pour atteindre -55,8 millions, selon les estimations. Le creusement est justifié par la stagnation des tarifs appliqués depuis juin 2016 alors que les prix de l’énergie ainsi que ceux des achats consommés ont connu une forte hausse.
En 2017, la Sonede a réalisé des investissements de l’ordre de 243,6 millions de dinars (+41%) relatifs à la construction de la station de dessalement d’eau de mer située à Djerba ainsi que les projets de renforcement des ressources et qualité de l’eau au Sud de la Tunisie. Cependant, les investissements devraient chuter de -24,2% en 2018, pour se situer aux alentours de 180 millions de dinars, d’après les estimations.
L’encours de la dette de la Sonede s’établit à 1,13 milliard de dinars en 2017, soit une évolution de +27,7% par rapport à 2016. Néanmoins, les estimations de 2018 tablent sur une résorption de 7,7% de l’endettement pour se placer aux alentours de 1,04 milliard de dinars. Le creusement de la dette revient au fait que les ministères et les institutions publiques n’ont pas honoré leurs paiements.
Du travail reste à faire au cours des mois à venir pour équilibrer les finances de cette entreprise publique qui constitue un acquis de la Tunisie à ne pas brader. La société en question a des factures non payées aussi bien des foyers que des entreprises publiques et privées. Ce retard de paiement constitue également une des raisons qui ont causé la perte sèche de la société. De plus, selon les responsables de la société, et malgré les augmentations du tarif de l’eau, le prix pratiqué ne couvre pas réellement le coût de cette ressource vitale.