Accueil Société Trois questions à M. Jabeur Ben Attouch, président de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV): «Des sociétés non agréées pullulent sur les réseaux sociaux et opèrent de manière illégale»

Trois questions à M. Jabeur Ben Attouch, président de la Fédération Tunisienne des Agences de Voyages (FTAV): «Des sociétés non agréées pullulent sur les réseaux sociaux et opèrent de manière illégale»

La période post-Covid-19 prend un nouveau tournant marqué par le grand retour en service de nombreuses activités économiques vitales. La quatrième phase du déconfinement ciblé coïncide notamment avec une reprise du secteur touristique et la réouverture des hôtels dont les agences de voyages sont la locomotive. Hormis l’ouverture des frontières et donc par ricochet de l’espace aérien prévue pour le 27 juin 2020 qui redynamisera le tourisme, il y a un test grandeur nature qui attend l’activité touristique dans toutes ses composantes. On s’est intéressé également aux perspectives du tourisme local avec l’autorisation faite aux baigneurs de profiter des plages et de séjourner dans les hôtels de Tunisie prochainement. Se prêtant au jeu des questions-réponses, Jabeur Ben Attouch, président de la Fédération tunisienne des agences de voyages (Ftav), nous a présenté l’approche qu’il compte adopter pour mettre de l’eau au moulin des agences de voyages tunisiennes qui passent par une période difficile depuis près de trois mois à cause de la crise sanitaire mondiale liée à l’épidémie du nouveau coronavirus. La perte de certains marchés, notamment le petit pèlerinage à cause de la fermeture des frontières et avec lui sans doute prochainement le grand pèlerinage à La Mecque, n’est pas étrangère à cet état de fait. Il est attendu qu’une réunion de la commission du Parlement Européen, le 15 juin 2020, clarifie la situation internationale et permette à la Tunisie d’y voir plus clair même si «la sécurité de la Nation tunisienne doit primer sur toutes les considérations y compris celles d’ordre économique», affirme sur un ton intransigeant notre interlocuteur qui annonce déjà la couleur et la teneur de ses propos.

M. Ben Attouch, comment accueillez-vous les nouvelles concernant la reprise de l’activité des agences de voyages ? Avez-vous certaines appréhensions ?

L’annonce de la réouverture des différents établissements touristiques et de nos agences a été perçue comme un signal positif en faveur du tourisme. Ensuite, il y a eu l’annonce concernant le retour des déplacements inter-gouvernorats ainsi que la réouverture des frontières le 27 juin. Ce sont des échéances encourageantes qui nous permettent de sortir de la période de flou dans laquelle nous étions et d’établir une feuille de route pour notre secteur. Cependant, vu que cette crise du Covid-19 est de dimension internationale, la reprise ne sera pas immédiate. Si reprise il y a, elle dépendra de la situation sanitaire de nos marchés émetteurs également. Car il ne s’agit pas pour nous de redémarrer le tourisme à tout prix, la santé de nos concitoyens et de tous les travailleurs dans le secteur touristique prime avant tout. C’est pour cela que nous misons sur le tourisme local avec des offres adaptées à la situation, bien que nous soyons conscients que cela ne nous permettra pas d’éponger les pertes et le manque à gagner causés par des mois entiers de confinement de la population.

Les difficultés financières et structurelles des agences de voyages vous inquiètent-elles ? Quelles solutions préconisez-vous pour apporter un second souffle à un secteur qui bat de l’aile à cause de la suspension des séjours et des voyages ?

En réalité, nous ne souffrons pas de la concurrence des opérateurs en ligne puisque de nombreuses agences en Tunisie ont franchi le cap du digital depuis plusieurs années et nous sommes présents en force sur la Toile. Ce qui nous inquiète, c’est cette prolifération de sociétés de service non agréées qui pullulent sur les réseaux sociaux de manière illégale. Nous avons saisi les autorités à maintes reprises à ce sujet. Notre message à tous les Tunisiens qui souhaitent partir en vacances : passez par une agence officielle, qui dispose d’un local, qui arbore sur sa devanture le logo de la Ftav doublé de celui de l’Organisation de défense du consommateur, c’est un gage de sérieux. En cas d’annulation ou de report, le client dispose des garanties d’usage. Il ne faut pas tomber dans le piège des offres touristiques sur facebook et ne pas céder à la tentation des prix alléchants car derrière se cachent toujours de mauvaises surprises. Les solutions pour la reprise se basent sur un message rassurant à transmettre, sous le slogan créé par l’Ontt, «Ready and Safe», autrement dit le tourisme est prêt à redémarrer avec les conditions de sécurité sanitaire exigées.

Les agences de voyages sont-elles obligées de réviser leurs prévisions et revoir leurs ambitions à la baisse ?

La dernière période a été très difficile pour le secteur des agences de voyages, toutes spécialités confondues, vu que la vente de billets d’avion a été stoppée net et les billets émis n’ont pas été remboursés par les compagnies aériennes. Les réceptifs de tour-opérateurs ont cessé leurs activités puisque les touristes ne pouvaient plus voyager. Les agences exclusivement destinées à la Omra ont vu le pèlerinage suspendu par les autorités saoudiennes, alors que les agences spécialisées dans le tourisme d’affaires (Mice) ont dû suspendre leurs activités et annuler les programmes déjà prévus. Mais les agences de voyages adhérentes à la Ftav ne sont pas de nature à baisser les bras. La période est terriblement difficile, mais nous continuons de miser sur un avenir meilleur grâce à la solidarité instaurée depuis toujours entre la Fédération des agences de voyages (Ftav) et la Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) et grâce à notre personnel et nos équipes que nous devons préserver.

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Un commentaire

  1. Liberte

    7 juin 2020 à 16:02

    Pour moi une seule et unique , que pensez vous de l’obligation d’une semaine payante à l’hôtel pour les tunisiens de l’étranger , la surprise si la pandémie se prolonge on va être encore emprisonné pour au moins quinze jours à nos frais . Les hôteliers vont se frotter les mains et les vacanciers vont se ruiner comme moi en famille nombreuses ( cinq personnes).

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