Accueil A la une Violation de la loi de change et acquisition de biens immobiliers à Alicante : Une affaire complexe de blanchiment d’argent

Violation de la loi de change et acquisition de biens immobiliers à Alicante : Une affaire complexe de blanchiment d’argent

• De fil en aiguille, plus les investigations menées à cet effet par les services de la Douane tunisienne avançaient, plus l’affaire prenait une autre allure pour dévoiler au terme des investigations moult infractions douanières très graves, comme l’exportation de marchandise interdite, l’évasion fiscale, les fausses factures visant à réduire le prix de la marchandise exportée, l’ouverture et la gestion non conformes à la loi de comptes bancaires et des avoirs à l’étranger sans autorisation de la Banque Centrale de Tunisie, et la liste est encore longue.
• 28 accusés ont été transférés au pôle judiciaire. L’enquête concernant 11 autres accusés se poursuivra à une date ultérieure pour des raisons de santé sur demande de leurs avocats.
• Le nombre d’appartements acquis à Alicante en Espagne est estimé pour l’heure à 26 et les sommes déposées illégalement dans les 30 comptes ouverts à cet effet sont d’environ 11 millions de dinars. Le montant total concernant toute l’affaire est de 25,7MDT.
• Sur les réseaux sociaux, les rumeurs enflent autour de l’implication de personnalités politiques notoires dans cette affaire. L’un des partis politiques dont les noms de trois de ses dirigeants ont été relayés à cet effet sur la Toile a démenti catégoriquement ces rumeurs.

A l’origine de l’affaire, une suspicion de blanchiment d’argent et la gestion de comptes à l’étranger par une société spécialisée dans l’exportation de produits halieutiques sur laquelle s’est penché depuis janvier 2020 le pôle judiciaire, économique et financier. De fil en aiguille, plus les investigations menées à cet effet par les services de la Douane tunisienne avançaient, plus l’affaire prenait une autre allure pour dévoiler au terme des investigations moult infractions douanières  très graves, comme l’exportation de marchandise interdite, l’évasion fiscale, les fausses factures visant à réduire le prix de la marchandise exportée, l’ouverture et la gestion non conformes à la loi de comptes bancaires et des avoirs à l’étranger sans autorisation de la Banque centrale de Tunisie. Et la liste est encore longue.

Selon le porte-parole de la douane, Haithem Zenad, des enregistrements et des documents saisis dans le cadre de cette affaire ont permis l’arrestation de quatre personnes suite à un ordre émis par le ministère public auprès du pôle judiciaire, économique et financier pour violation de la loi de change et l’acquisition de biens immobiliers à Alicante, ville espagnole située au sud-est de ce pays, au bord de la mer Méditerranée. 28 accusés ont été transférés au pôle judiciaire. L’enquête concernant 11 autres accusés se poursuivra à une date ultérieure pour des raisons de santé sur demande de leurs avocats, ajoute le porte-parole Zenad.

Les personnes accusées dans cette affaire, parmi lesquelles figurent des hommes d’affaires, des médecins, des pharmaciens, ont bénéficié de l’aide de complices résidant à l’étranger d’après une source bien placée qui a préféré garder l’anonymat et qui a souligné que l’ancien ambassadeur de l’UE en Tunisie, Patrice Bergamini, avait auparavant signalé de tels dépassements à l’État tunisien. La même source ajoute que plusieurs Tunisiens ont pu acheter en toute légalité des appartements en Espagne contrairement aux personnes impliquées dans l’affaire Alicante et qui ont profité du chaos qui a régné dans le pays depuis la révolution. Existe-t-il un lien entre certains hauts cadres douaniers mis dernièrement à la retraite obligatoire et cette affaire ? Sans nul doute, répond notre source. Quelques douaniers sont de mèche avec les personnes impliquées. Certains douaniers sont en possession de biens immobiliers en France et en Italie, nous révèle-t-il.

Le nombre d’appartements acquis à Alicante en Espagne, dans le cadre de l’enquête menée avec la coopération des autorités espagnoles, est estimé pour l’heure à 26 et les sommes déposées illégalement dans les 30 comptes ouverts à cet effet sont d’environ 11 millions de dinars, selon le porte-parole de la Douane. Le montant total concernant toute l’affaire est de 25,7MDT, fait savoir le porte-parole de la Douane.

Sur les réseaux sociaux, les rumeurs enflent autour de l’implication de personnalités politiques notoires dans cette affaire. L’un des partis politiques dont les noms de trois de ses dirigeants ont été relayés à cet effet sur la Toile a démenti catégoriquement ces rumeurs.

A noter que dans le cadre de l’appui à l’effort national de la lutte contre la corruption, le conseil des ministres tenu ce mardi 10 juin a approuvé la création de deux nouvelles unités spécialisées dans l’enquête des crimes financiers complexes, l’une relevant de la Direction générale de la Sûreté nationale et l’autre de la Direction générale de la Garde nationale. Les deux unités opéreront sur ordre du Pôle judiciaire économique et financier. Ce projet est le fruit de la coopération entre les ministères de la Justice et de l’Intérieur et tend à conférer plus d’efficience en matière de traitement de telles affaires.

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