Cette fois-ci, ce ne sont pas des tiraillements idéologiques ou une querelle politicienne. Il s’agit «d’un complot qu’Ennahdha, avec la complicité d’Attayar, en la personne de Samia Abbou, est en train de monter, à savoir un dossier de terrorisme à mon encontre, pour m’écarter de la vie politique et m’envoyer en prison», souligne Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre
Il est, désormais, une tradition scrupuleusement respectée, un rituel intangible, une révélation ou un secret livré publiquement et sur un rythme régulier : Abir Moussi, la présidente du Parti destourien libre et de son bloc parlementaire au palais du Bardo, offre chaque semaine et parfois, tous les trois ou quatre jours, de la matière «bien lourde» aux journalistes pour meubler leurs talkshows et leurs émissions radio et aussi pour produire des articles dans les journaux à même de leur faire reconquérir leur audience se perdant de jour en jour du fait d’«Ettaghaouel» qu’ils subissent quotidiennement de la part de Facebook et des sites électroniques qui distillent à longueur de journée de petites phrases assassines et des déclarations sulfureuses qui leur sont accordées par l’élite politique post-révolution dont la majorité écrasante des visages les plus influents et les plus médiatisés ne vivent qu’à travers ce qu’ils servent chaque jour et chaque nuit aussi aux Tunisiens et à travers les réactions que réservent les clients facebook et consommateurs talkshow à ces «secrets studients» qu’on leur propose à un rythme de plus en plus effréné.
Hier, Abir Moussi est revenue à la charge moins d’une semaine après le camouflet subi au palais du Bardo par Seifeddine Makhlouf et ses lieutenants suite au rejet par les députés de la motion d’Al Karama exigeant que la France s’excuse auprès des Tunisiens pour les crimes qu’elle a commis à leur encontre durant l’époque coloniale et moins de trois semaines de la discussion par l’Assemblée des représentants du peuple de la motion soumise par la présidente du PDL appelant le Parlement tunisien à déclarer la confrérie des frères musulmans (qu’elle considère comme l’organisation-mère d’Ennahdha) comme une organisation terroriste.
En effet, Abir Moussi a occupée hier le devant de la scène politique nationale, via le palais du Bardo, pour annoncer, à l’occasion d’une conférence de presse, qu’on est en train d’essayer de «monter» à son encontre une affaire de terrorisme.
Et selon ses dires, c’est Bechr Chebbi, député nahdhaoui et Samia Abbou, députée d’Attayar et présidente de la commission parlementaire de la législation générale, qui ont révélé «devant des micros laissés ouverts lors de la réunion de la même commission ce qu’on doit faire de moi, la chienne, la pourriture, la vendue».
Abir Moussi va encore plus loin et souligne que «Bechr Chebbi répond à Samia Abbou de ne pas s’en faire et lui fait comprendre qu’ils vont impliquer la présidente du PDL dans une affaire de terrorisme».
En plus clair, Moussi accuse, par la même occasion, le président du Parlement, Rached Ghannouchi, et son chef de cabinet, Habib Khedher, de préparer «un complot contre elle pour l’évincer de son parti et du Parlement».
Elle ajoute que «La vidéo en question contenant la conversation entre Bechr Chebbi et Samia Abbou a été documentée» et qu’elle va intenter un procès à l’encontre des deux députés les accusant de la «formation d’une bande de criminels».
Elle a exprimé, toutefois, sa conviction que l’affaire ne va pas aboutir mais sans préciser les raisons qui l’ont poussée à faire part d’une telle conviction.
«Le discours haineux de Abir Moussi est puni par la loi antiterroriste»
Réagissant aux accusations qui lui sont imputées, le député nahdhaoui Bechr Chebbi estime que Abir Moussi «est une habituée des écoutes et de l’espionnage et que son discours violent et haineux est puni par la loi antiterroriste dans plusieurs pays, pas seulement en Tunisie».
Dans une déclaration à la radio IFM, il a annoncé qu’il intentera un procès contre Abir Moussi pour diffamation et qu’au cas où cette dernière l’attaquerait devant la justice comme elle ne cesse de le répéter, il acceptera la levée de son immunité parlementaire pour que la justice puisse accomplir sa mission sereinement.
Quant à Samia Abbou, elle estime dans une déclaration aux médias qu’elle n’a pas à s’excuser des propos qui lui sont attribués dans la mesure où elle a déjà confronté Abir Moussi directement à plusieurs reprises en exprimant clairement ce qu’elle pense de cette dernière, de son parti, de ses orientations et de son comportement. Quant à l’accusation de l’avoir traitée de chienne ou de pourriture, il s’agit d’un mensonge et d’une invention pure et simple, conclut-elle.
Liberte
13 juin 2020 à 12:08
Voilà le résultat des que les femmes s’emmêlent de la politique. Vivement une femme présidente de la république.