Le Chef du gouvernement parlera comme un oracle sur l’avenir du pays, alors que son équipe gouvernementale sera fortement ébranlée par des attaques et des visées politiques qui ne serviront nullement à baliser la voie de la relance économique et de la stabilité sociale mais à démonter le plus tôt possible une équipe qui gagne
Le bureau de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a annoncé la tenue d’une séance plénière le 25 juin prochain pour évaluer les cent premiers jours du gouvernement. A cet effet, le Chef du gouvernement sera appelé à présenter une première évaluation et sa stratégie pour l’après-coronavirus et dévoiler son plan de relance économique.
A cette occasion, Fakhfakh parlera comme un oracle sur l’avenir du pays, alors que son équipe gouvernementale sera fortement ébranlée par des attaques et des visées politiques qui ne serviront nullement à baliser la voie de la relance économique et de la stabilité sociale mais à démonter le plus tôt possible une équipe qui gagne.
L’on s’attend à ce que les députés — et on conviendra que plusieurs d’entre eux, même parmi ceux qu’on est convenu d’admirer sur les plateaux télé — auront conservé un air de spadassins.
Et comme l’histoire nous gratifie parfois de coïncidences effarantes, des élus venus de nulle part et qui jouissent d’une liberté d’allure et de langage passeront à l’art de tout fronder. Pendant plus de dix ans, ces troubadours de la politique, par les bruits des tambours qu’ils portent en bandoulière corsent l’atmosphère d’un film d’épouvante à la pointe du jour et troublent la stabilité politique du pays.
Ils n’hésitent pas à troquer leurs habits politiques du jour contre des défroques récupérées chez leurs maîtres à penser, battant des tambours et tirant brusquement de leur nirvana ceux qui viennent à peine d’être installés dans leurs postes ministériels.
Comme à l’accoutumée, ils vont crier à tue-tête et feront leurs aubades, revendiquant la nécessité d’élargir la coalition ou le départ du Chef du gouvernement. Ce jour-là, la victoire contre le coronavirus ne sera qu’un seul trophée dans le tableau de chasse de Fakhfakh, et la lenteur du traitement des autres dossiers brûlants sera retenue comme une charge contre son action gouvernementale. Pourtant, sur les cent jours passés aux commandes, Fakhfakh en aura consacré au moins 90 pour sauver des vies et freiner la propagation du virus. Il payera aussi cher sa loyauté à Kaïs Saïed et son envie de travailler en parfaite harmonie avec le Chef de l’Etat. Le président du parlement ne lui pardonnera jamais le fait qu’il ait refusé d’être une simple marionnette aux mains d’Ennahdha, le parti qui a gagné les législatives mais qui a perdu le pouvoir exécutif.
Nous ne nous trouverons qu’en présence d’idoles servant à l’accomplissement des missions ingrates, celles de déstabiliser l’Etat au profit de petits calculs partisans. A l’hémicycle, on est désormais habitués à entendre des voix qui se sont spécialisées dans les attaques à tout- va pour mettre à mal les plus honnêtes et les plus dévoués des commis de l’Etat.
Pourtant, on a vu et revu mille fois la plus brutale et la plus monstrueuse lubricité de ces députés qui reçoivent une mission de bas étage et la remplissent par des moyens odieux.
Le seul but qu’ils veulent atteindre étant de surexciter les passions et d’alimenter les divisions. Il serait difficile de passer sous silence leur lourd et grossier langage. Mais on ne peut leur accorder que de rares initiatives pour résoudre les problèmes des Tunisiens.
Entretemps, la grogne gagne la rue. Les nerfs à vif, les milliers de citoyens se mobiliseront pour mettre fin à cette mascarade qui n’a que trop duré, par des moyens pacifiques. Le dernier épisode de l’affaire de la retransmission en direct d’un complot finement concocté par Samia Abbou, députée du Courant démocratique, et Bechr Chebbi, député du mouvement Ennahdha, en dit long sur les desseins lugubres de ces élus censés veiller aux affaires des Tunisiens. Cette vidéo a mis le feu aux poudres au sein du Parlement mais a propulsé Abir Moussi sur le haut du podium.
On sait ce qui se trame en catimini. Rappelez-vous des propos de Kaïs Saïed sur les chambres noires et les plans scabreux de certains partis politiques. Et parmi les stratagèmes malveillants des forces du mal, faire capoter Fakhfakh et son équipe pour les remplacer par d’autres personnalités qui leur permettraient de mettre le grappin sur les rouages de l’Etat. Pourtant, le bilan de ses cent jours n’est pas terne malgré les effets de la pandémie sur l’économie et les couches sociales vulnérables. Mais Fakhfakh doit rendre des comptes sur son action et présenter un plan de sauvetage. Bien que le mandat de soixante jours lui déléguant le pouvoir législatif pour promulguer les décrets-lois indispensables pour son combat ait expiré, il aura besoin encore d’avoir les coudées franches pour parvenir aux objectifs escomptés. On verra de quoi sera empreinte cette plénière. Le Chef du gouvernement y assistera comme un trapéziste sans filet. Elle sera décisive non seulement pour Fakhfakh mais aussi pour l’avenir de cette Assemblée.
Liberte
14 juin 2020 à 13:16
Moi je trouve qu’il ne fait pas son objectif, il n’est pas assez présent et aucune nouveauté n’est sortie de son équipe dormante, il faut chercher un battant et un expert économique et politique, on en dispose mais on les ignore.