L’augmentation du budget alloué à la tenniswoman Ons Jabeur par le ministère des Sports est une «info» qui devra être captée et bien commentée. La joueuse, qui a effectué un splendide début de saison en jouant d’égal à égal avec les meilleures du circuit, mérite que le département de l’élite lui accorde une rallonge budgétaire. D’autant que les effets du Covid-19 sur les joueuses et joueurs du tennis sont dévastateurs (comme pour les autres sportifs d’ailleurs). Ons Jabeur a obtenu gain de cause auprès de Ahmed Gaâloul. Elle a été accompagnée par Salma Mouelhi, présidente de la FTT, qui a «exercé» un lobbying (ce qui rentre dans ses attributions et même obligations) pour améliorer les moyens en faveur de sa joueuse (même si en tennis professionnel, la fédération n’a rien à voir avec la carrière «pro»). Maintenant, les autres joueurs de tennis d’élite, mais aussi des autres sports, vont réclamer, eux aussi, le droit à une augmentation budgétaire. C’est leur plein droit, étant donné la reprise des activités sportives et le coût élevé de mener une carrière de haut niveau. D’où va ramener Ahmed Gaâloul l’argent pour financer ce «surplus» accordé à l’élite ? De plus, il va être obligé de négocier, cas par cas, le budget de chaque athlète de haut niveau. Il est temps que A. Gaâloul (qui fait un grand tapage médiatique) revoie le fonctionnement de l’élite dans son ministère. Des aberrations, des injustices et beaucoup d’insousiance ont coûté aux quelques champions, que nous avons, leurs carrières. Tout est à revoir pour mettre à jour de nouveaux critères de financement de l’élite. Finalement, les «meilleurs» ne se ressemblent pas : il faut établir une hiérarchie qui tient compte de la valeur des athlètes: l’excellent, le bon, mais aussi le moins bon.
Et qu’on simplifie les procédures et les documents demandés à ces champions qui attendent des mois pour voir leurs budgets débloqués. Rencontrer les athlètes de l’élite un par un et accorder un budget plus élevé ne sont pas quelque chose d’objectif. Il faut repenser tout le système avec des critères exigeants, une mise à jour permanente, moins de procédures, de l’équité et des idées pour améliorer les revenus de ces champions qui commercialisent ailleurs l’image de la Tunisie.