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Impact du Covid-19 sur l’industrie : Baisse de l’activité industrielle de 30% en 2020

L’impact du Covid-19 sur les entreprises économiques a été néfaste. Les décisions prises par le gouvernement au profit de ces entreprises ont consisté notamment au report des échéances de remboursement des crédits et des pénalités fiscales.

Le Covid-19 a causé un manque à gagner pour plusieurs entreprises opérant dans divers secteurs. En effet, pour limiter la propagation du coronavirus, l’Etat a décrété le confinement général qui a obligé plusieurs entreprises à alléger leur effectif, en invitant certains employés à rester chez eux et à adopter partiellement le télétravail. Parmi les secteurs les plus touchés par cette crise, on peut citer ceux du transport et du tourisme. Le confinement général a été adopté par plusieurs pays. Les frontières nationales ont été fermées aux touristes venant dans notre pays par voie aérienne, terrestre et maritime sauf pour le rapatriement des Tunisiens résidant à l’étranger ou les étrangers se trouvant en Tunisie.

D’après les prévisions, l’activité industrielle va baisser de 30% en 2020. Les filières les plus touchées par la crise liée au coronavirus sont celles des composants aéronautiques et automobiles, a indiqué le ministre de l’Industrie, Salah Ben Youssef. On peut ajouter aussi les établissements hôteliers qui ont suspendu leur activité lors du confinement général. Certains hôteliers ont mis leur unité à la disposition du ministère de la Santé pour héberger des personnes mises en quarantaine.

Réunion du comité de pilotage

Les impacts de l’épidémie de Covid-19 seront évalués davantage dans les prochains six mois, a fait savoir le ministre, relevant que les prévisions tablent sur une baisse de la croissance de 6,8% au lieu d’un taux de 4,6% et « ça pourrait être plus ». Une plateforme a été mise en place au niveau du ministère des Finances, destinée aux entreprises qui souffrent de problèmes conjoncturels dus au coronavirus. Ces entreprises ont déposé leur demande en remplissant un formulaire en ligne comportant un ensemble d’informations.

M. Ben Youssef estime également que de nombreuses entreprises ont été affectées par la crise sanitaire. Environ 270 000 emplois sont menacés, a-t-il dit, dans ce contexte, lors de la première réunion du comité de pilotage «Imtiaz», ajoutant que le secteur industriel a été impacté à cause de la baisse des exportations, des blocages des réseaux d’approvisionnement en plus de la baisse de la demande dans le secteur du textile, à titre d’exemple. Une telle situation a causé un manque à gagner important pour le secteur industriel qui a bénéficié des avantages décidés par l’Etat pour qu’il puisse reprendre normalement ses activités après la période de confinement général.

Certaines entreprises ont trouvé du mal à se relever et ont payé les salaires des employés avec difficulté. Parmi les mesures prises en leur faveur, on peut citer le report des échéances pour ce qui concerne les crédits bancaires et de leasing. Même les pénalités de retard relatives à la fiscalité ont été reportées afin d’alléger un tant soit peu les charges des entreprises à condition de préserver les postes d’emploi existants.

Baisse de la croissance économique

Une étude élaborée avec le concours du Pnud, présentée récemment, a déjà mis en garde contre l’accroissement du nombre de chômeurs en Tunisie qui pourrait atteindre cette année 275 mille personnes, selon l’étude, qui prévoit une baisse de la croissance économique estimée à 4,4%. Déjà, le chômage constitue un problème structurel pour la Tunisie dans la mesure où plusieurs jeunes diplômés de l’enseignement supérieur ne trouvent pas un emploi dans une entreprise privée. Avec la suspension du recrutement dans le secteur public, la situation s’est aggravée. Et la crise du Covid-19 a eu des impacts néfastes sur le marché du travail suite au licenciement effectué par certaines entreprises qui n’arrivent plus à garder tout leur effectif.

Le ministre du Développement et de la Coopération internationale, Mohamed Selim Azzabi, avait déjà déclaré, de son côté, que la baisse de la croissance économique  pourrait atteindre 6 ou 7% cette année, dans le cadre de la loi de finances complémentaire qui sera présentée par le gouvernement au Parlement durant les prochaines semaines. L’économie nationale est entrée ainsi dans un long tunnel noir dont personne ne connaît l’issue. Mais les atouts sont là : redoubler d’effort pour produire plus et mieux et exporter vers les diverses destinations mondiales en instaurant une paix sociale au cours de la prochaine période pour permettre à la machine productive de reprendre son activité.

Le vice-président de la Banque mondiale pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena), M. Ferid Belhaj, a indiqué, quant à lui, en réaction à l’approbation par la BM, de l’appui budgétaire de 175 millions de dollars à la Tunisie, que « la crise pose des défis majeurs, mais elle offre aussi l’opportunité à la Tunisie pour se repositionner dans l’économie mondiale en améliorant le climat de l’investissement et en créant des emplois dans le secteur privé ». Et ce repositionnement mondial ne peut se faire qu’en changeant radicalement le modèle industriel tunisien qui doit s’orienter davantage vers l’innovation et la créativité en vue de hisser la valeur ajoutée à un niveau supérieur.

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