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L’ATI en pleine transformation : La digitalisation pour booster le travail municipal

Sans plus attendre, la pandémie de Covid-19 nous a engagés d’accélérer la transformation digitale du pays… Autant de projets qui demandent des années sont réalisés en un temps record sans contraintes ni obstacles. Mais la guerre n’est pas encore gagnée, puisque nous ne sommes qu’au début et on risque une deuxième vague…Pour ce faire, l’ATI s’est engagée dans un chantier de réformes qui vise en premier lieu la digitalisation de l’administration tout en mettant le citoyen au cœur de ses actions.

Pour Moez Maâref, PDG de l’Agence tunisienne d’Internet (ATI), au milieu d’une tempête économique et sanitaire, il est difficile de prévoir son ampleur et sa durée. Pour ce faire, chacun de son côté doit essayer tout de même d’esquisser des pistes avec les moyens du bord pour éviter une deuxième vague et surtout éviter un scénario catastrophe. Pour l’instant, et quoique la Tunisie ait réussi à maîtriser en grande partie la propagation du coronavirus, le travail n’est pas encore fini pour tous les acteurs concernés, qui doivent être aux premières lignes, anticiper et agir rapidement pour éradiquer cette pandémie qui ne connaît pas de frontière.

Des mesures qui s’imposent

Dans une déclaration accordée à La Presse, Maâref indique que, depuis le déclenchement de cette crise sanitaire mondiale, des mesures ont été prises par l’ATI pour y faire face; l’agence a fourni la connexion Haut Débit et Wifi indoor gratuit au Centre Covid-19 de l’hôpital Universitaire Habib-Bougatfa à Bizerte, elle a financé la fourniture d’environ 6.000 masques visières pour les hôpitaux tunisiens à travers des dons à FabLab, l’École nationale d’ingénieurs de Tunis (Enit), l’Association tunisienne de mécanique, l’Ecole nationale d’ingénieurs de Monastir (Enim), elle a mis ses Datacenters, ses services d’hébergement et de nom de domaine et toutes ses ressources à la disposition de l’Etat gratuitement et elle a assuré l’hébergement sécurisé du chatbot «Tounes 3aziza» et de plusieurs sites : www.covid-19.tn, www.stopcorona.gov.tn, www.autorisation.gov.tn…

Par ailleurs, en collaboration avec la start-up «Arsela», l’ATI a entamé une autre action qui consiste à développer la plateforme «Baladiyati spécial Covid-19». «C’est un espace dédié au citoyen pour informer sa municipalité sur les dépassements des mesures préventives pour la Covid-19 dans sa région. Cette application a été offerte gratuitement à toutes les municipalités, pendant 90 jours», précise Maâref, tout en ajoutant que, pour cette année, la mère des batailles est de voir toutes les municipalités de notre territoire digitalisées, et ce, grâce à l’offre de services de gestion de courriers, qui permettra d’améliorer l’expérience Citoyen. L’objectif est que les citoyens soient mieux compris et mieux servis par leur administration locale.

Les administrations peuvent parler une même langue !

Maâref indique que la plupart des municipalités ont exprimé une volonté positive de suivre la voie de la numérisation et de la digitalisation pour développer le travail municipal et faciliter les services fournis au citoyen. Dans ce cadre, il a souligné que l’expérience de l’identifiant unique du citoyen ne peut qu’être saluée car cet outil aura beaucoup d’impacts sur le bien-être du Tunisien et servira à beaucoup d’usages puisqu’il peut être assimilé à l’ADN numérique du citoyen qui n’aura plus besoin de justifier son identité à chaque occasion comme c’est le cas aujourd’hui.

L’exemple le plus connu est celui de la légalisation de signature. Dorénavant, la signature électronique sera automatiquement légalisée, tout en utilisant la carte d’identité incluant l’identifiant unique de la personne. Autre exemple, ce n’est plus la peine de ramener un extrait de naissance ou une attestation scolaire à la Caisse sociale pour justifier que votre enfant suit toujours des études. Ça va se faire directement entre le ministère des Affaires sociales et ceux de l’Education ou de l’Enseignement supérieur, sans aucun déplacement auprès de la municipalité ou autre administration… «Grâce à l’identifiant unique du citoyen, fini le ‘’va-et-vient interminable’’ entre administrations et services publics…Enfin, les administrations tunisiennes peuvent parler une même langue», souligne-t-il.

Toujours dans le cadre de la digitalisation de l’administration, Maâref précise que l’ATI a créé des offres spéciales pour les communes nouvellement lancées, qui sont au nombre de 84, pour leur permettre de numériser leurs services et leurs transactions, afin de surmonter les problèmes qui entravent leur travail. Pour ce faire, l’ATI assurera l’encadrement et la formation des agents chargés de la numérisation afin qu’ils puissent travailler sur la nouvelle plateforme numérique.

En pleine réformation

L’ATI était, depuis un bon moment, en plein chantier pour son plan de restructuration afin de la transformer en une entreprise moderne, mais surtout qui se veut différente. «Notre agence a toujours joui d’un environnement favorable pour son développement, alors qu’aujourd’hui ce n’est plus le cas, car la concurrence n’est pas toujours ce que l’on croit… Nous sommes tous d’accord que la concurrence est importante pour pouvoir s’améliorer et se développer. C’est grâce à elle que l’ATI est devenue un intégrateur de services, loin d’être une simple agence d’Internet», précise Maâref.

Ainsi, pour garder le cap et se recentrer plus facilement pour aller encore plus vite, l’ATI doit forcément engendrer des réformes de fond pour préparer l’avenir. Dans ce cadre-là, Maâref indique que l’agence a travaillé sur deux axes majeurs, à savoir la restructuration de l’ATI à travers des réformes ré-organisationnelles (création d’un service commercial et d’un service recouvrement, restructuration du système d’information…) et un nouveau positionnement dans le marché. «L’ATI a choisi d’évoluer et de relever le défi de contribuer activement dans le processus de transformation digitale de notre pays. Cette stratégie a nécessité beaucoup de temps et d’énergie pour fédérer tout le monde autour de ce projet de transformation, et ce, à travers la valorisation du côté humain, l’élaboration d’une procédure interne automatique et synchronisée, et une vision claire et prospective qui inspire les actions et les orientations de l’ATI», explique Maâref.

Il ajoute que l’agence est sur le point d’ouvrir une nouvelle agence commerciale pour être plus proche de ses clients. Elle travaille, également, sur son agence virtuelle (un site e-commerce) à travers lequel le client peut commander sa prestation et la payer en ligne, sans qu’il soit obligé de se déplacer.

Ces deux agences vont devenir la vitrine de l’ATI pour présenter les offres qu’on peut classer en trois catégories, à savoir les offres de connectivité avec une couche sécurité, les services d’hébergement et de cloud (l’ATI se repositionne dans cette activité stratégique pour que les entreprises puissent travailler en toute sécurité et leurs données soient accessibles surtout en Tunisie et c’est ce qu’on appelle la souveraineté numérique) et les solutions technologiques,  (l’ATI est en train d’innover avec une gamme de solutions technologiques à savoir la solution visioconférence, la Voix sur IP (Voip), la GEC (la gestion électronique de courrier) et actuellement l’ATI est en passe de préparer une offre de services basée sur la Blockchain qui permettra la signature électronique des documents, en toute sécurité). De plus, l’ATI a la meilleure bande passante du pays.

«En tant qu’entreprise qui opère dans le domaine des nouvelles technologies, nous avons la responsabilité de proposer des produits et des solutions qui facilitent le travail des entreprises. D’ailleurs, c’est autour de cet axe que nous sommes en train de développer des solutions sur mesure, en mode Saas et qui ne nécessitent pas de grandes connaissances techniques. Prenons l’exemple de la GEC (Gestion Electronique de Courrier) : c’est une solution facile à utiliser qui permet d’automatiser la gestion et la diffusion de l’ensemble du courrier et qui est tellement performante qu’elle fait gagner en termes de visibilité, de traçabilité, d’archivage tout en optimisant les coûts et le temps. Idem pour notre solution Baladiaty qui permet de digitaliser la relation Citoyen-Municipalité. Ceci dit, toutes ces offres ne peuvent pas aboutir tant que les entreprises n’adhèrent pas aux changements et n’auront pas la volonté de moderniser leurs méthodes de travail», explique Maâref tout en ajoutant que, récemment, l’ATI a beaucoup misé sur le potentiel des jeunes entrepreneurs.

Elle est en train d’adopter des projets innovants qu’elle développe avec les start-up, sponsoriser des associations actives dans le domaine de l’entrepreneuriat, participer à des évènements sur l’entrepreneuriat, privilégier la collaboration avec les start-up dans plusieurs projets…

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