La désignation de Habiba Ghribi comme ambassadrice du sport est une première pour notre sport. C’est une fonction assez répandue à l’échelle internationale où plusieurs ex-champions notoires se reconvertissent en représentants de leurs pays à l’échelle sportive internationale, et défendent l’image de leurs pays, tout en exerçant un certain «lobbying» en faveur de leurs sportifs et de leurs institutions sportives. Pour le cas de Habiba Ghribi, sa nomination dans ce poste vient quelque temps après la polémique autour du rejet de son dossier au concours des animateurs sportifs. Une polémique qui l’a opposée à l’ex-ministre Majdouline Cherni.
Une sorte de reconnaissance à une championne olympique qui a beaucoup donné au sport tunisien et qui a enrichi son palmarès. Mais il s’agit là d’un poste important bien que honoraire. Un poste qui requiert quand même un certain nombre d’aptitudes et de qualités de la part de Habiba Ghribi. Le ministère des Sports doit l’encadrer et la former pour réussir cette mission sensible (formation en communication, en administration, en politique…). Un ambassadeur de sport, ce n’est pas seulement quelqu’un qui va parler aux médias et qui va assister à des réunions dans des instances sportives internationales pour marquer une simple présence. Non. Au contraire, il faut réussir à s’imposer, à bien représenter son pays grâce à la «notoriété sportive» et à des qualités acquises qui permettent d’apporter le plus. En deux mots, Habiba Ghribi sait bien que ce n’est pas un cadeau, c’est une responsabilité. On ne va pas trop lui demander au début, mais avec l’expérience et l’exercice, elle devra progresser; elle qui connaît bien les coulisses du sport international et comment les tournois et les bourses pour les athlètes d’élite s’octroient; elle qui a une forte image en athlétisme et qui s’est intégrée au monde de l’élite depuis des années. Nos athlètes de haut niveau, jeunes et moins jeunes, attendent beaucoup de H. Ghribi concernant les bourses et l’accompagnement technique. Elle fera aussi de son mieux pour ramener quelques événements sportifs internationaux pour aider le «tourisme sportif». Bref, des chantiers attendent notre ex-championne olympique, mais précisons une chose, ce sont des chantiers internationaux. Il ne faut pas que Habiba s’interfère dans la gestion technique de l’élite. Ces athlètes ont des directeurs techniques, des fédérations et une direction de l’élite au ministère qui s’en chargent. La diplomatie sportive, c’est international et c’est tourné vers les événements, les médias et les centres de décisions sportifs à l’étranger. D’autres champions notoires, qui ont brillé avant, méritent ce titre honorifique certes, mais si exigeant et si précieux pour le sport.