La succession des derniers événements plaide pour l’actuel président qui garde encore beaucoup de cartes en main.
La candidature de Mohamed Ali Boughdiri a fait polémique. Le document stipulant une éventuelle équivalence du diplôme du bac demeure très controversé et surtout «douteux» après l’intervention du ministre concerné (qui a nié que son ministère ait donné un document pareil). Les choses ont pris une autre tournure, et le CA, ce grand monument sportif et culturel, vit un moment de souffrance aiguë. De décadence qu’il n’a jamais vécue auparavant malgré les crises par lesquelles il est passé au cours de son histoire. Où vont les choses pour ce club et pour ces 3.150 Clubistes qui ont acquis leurs cartes d’adhérent? Dur et difficile de donner une ou des réponses claires. Le CA navigue à vue avec un président, Younsi, qui se trouve avec un seul membre rescapé de son bureau (Hamza Oueslati).
A chaque sortie, Younsi se dit près de quitter la présidence du CA et de lâcher le morceau à un nouveau comité élu.
D’après les derniers développements, les élections sont en suspens et peuvent ne pas avoir lieu. Les coulisses et les dires de Younsi, ainsi que ses tractations des derniers jours portent à croire qu’il est encore actif et déterminant dans la vie du CA. Ses multiples apparitions médiatiques (alors que c’est quelqu’un qui s’est toujours tu et a choisi de rester à l’ombre quitte à s’absenter des entraînements et des matches officiels) montrent bien que Abdessalem Younsi agit et s’attache à son mandat, d’autant que le processus électoral actuel lui a donné un coup de pouce. Promettre un contrat de sponsoring de l’ordre de 25 millions de dinars sur 4 ans n’est pas une promesse gratuite. Pourquoi maintenant alors que les élections sont pratiquement très loin d’avoir lieu ? Et comment expliquer alors le sens des déclarations de l’actuel président du CA à propos des dettes à payer et des dus vis-à-vis des joueurs ? En tout cas, les proches des rouages clubistes comprennent bien que les statuts du CA donnent à un président en exercice (Younsi n’a pas démissionné et le bureau n’est pas dissout) le pouvoir d’élargir son bureau en rajoutant des noms pour remplacer les partants.
Le vide…
Younsi est quelqu’un qui a accepté la responsabilité et qui fait face à l’héritage compliqué et étouffant de Slim Riahi. Son mandat a été entaché de beaucoup d’erreurs et de mauvaises décisions, sans oublier quelques dossiers de joueurs mal gérés et qui ont coûté des amendes et des litiges en plus. Mais il y a un vide autour de Younsi qui lui permet de bien manœuvrer. Où sont les autres dirigeants et personnalités qui vont payer les dettes et qui vont accepter de gérer dans ces temps difficiles pour tous les clubs tunisiens. On a vu par exemple ce fameux groupe de sauvetage qui a promis monts et merveilles avant de disparaître et de laisser une énorme amertume auprès du large public. Personne ne les a obligés à venir et à promettre de sauver le CA, eux qui doivent énormément à ce club qui leur a permis de gagner en notoriété et en relationnel. Younsi est resté, lui, loin de ces épisodes d’avant-élections, pour profiter par la suite du vide qui règne. Il n’y a pas quelqu’un qui va assumer ce fardeau de dettes et ces dossiers minés. Alors que Younsi monte au créneau ces derniers jours pour parler, pour rappeler qu’il est là pour assumer ses obligations, alors que ses éventuels concurrents ont fui. Ce n’est pas du tout gratuit ce qui s’est passé ces derniers jours. Ça va même dans un seul sens, celui de Younsi qui a toutes les cartes en main et qui s’apprête à poursuivre son mandat. Cela est fort probable, à moins que quelque chose de «lourd» ne se passe dans les heures qui viennent. Ce qui est a priori très improbable. Mais on ne sait jamais, au CA rien n’est improbable!