Il y a un an. Dans la matinée du jeudi 25 juillet 2019, les services de la Présidence de la République annoncent la triste nouvelle, que tout le monde appréhendait, depuis que le bruit a couru que B.C.E. a été admis en toute urgence, dans la soirée du mercredi 24 juillet, à l’hôpital militaire, où il avait été placé en soins intensifs. Le communiqué est venu rompre le mince espoir: le Président avait rendu son dernier souffle…
Il savait déjà qu’il était sur le départ. Et en s’entretenant lundi 22 juillet avec le ministre de la Défense nationale, M. Abdelkrim Zbidi, qui s’était voulu rassurant pour lui remonter le moral, il avait dit qu’il était prêt pour le départ à l’au-delà «Nahnou Jahizoun…».
Avec son décès, la Tunisie venait de perdre son cinquième président. La peine des Tunisiens fut grande, leur chagrin immense. Les Tunisiens ont pleuré un président proche de leur cœur. En effet, il est le premier président de l’histoire de la Tunisie à avoir été élu démocratiquement au suffrage universel.
Avec sa disparition, une page glorieuse de mémorables hauts faits a gagné en valeur, auprès des Tunisiens et des pays frères et amis.
Ils se rappelleront tous sa bonté, sa grande culture, son altruisme, son courage et son patriotisme qui ne lui permettaient pas d’agir autrement que selon ce que lui commandaient ces valeurs intrinsèques qu’il véhiculait depuis sa prime jeunesse. Chantre du patriotisme, il aspirait à la liberté, à la dignité et semait à tout vent la graine de l’espoir et nourrissait l’esprit de la résistance et la foi en sa cause, en toutes circonstances et épreuves.
A côté d’un destin exceptionnel, ce nouveau «père de la nation», est un homme humble qui n’aimait pas trop le bavardage. Grâce à la force de ses idées et à la magnificence de ses décisions, chacune de ses trouvailles provoquait l’émerveillement. Avec sa disparition, la Tunisie a perdu un chef charismatique, à la démarche indépendante et à la personnalité singulière. Un homme qui avait des qualités exceptionnelles dans tous les domaines : un patriote dévoué, un homme consciencieux, passionné et qui était d’un niveau culturel très élevé. Homme d’Etat par excellence, il n’était nullement ennuyeux. Jovial, courtois, serviable et sociable, il savait créer une atmosphère conviviale, propice au travail en équipe. Il prenait la vie du bon côté et la banalisait souvent. Il aura marqué son époque et plusieurs générations de diplomates et de chefs d’Etat. Mais en partant il a laissé un lourd héritage fait de sacrifices et de dévouement pendant de longues années, faisant de lui un symbole de patriotisme.
Il a su faire preuve, tout au long de sa vie, d’une indépendance d’esprit, d’une volonté et d’une dignité exceptionnelles. Homme de conviction, il n’a jamais mis un mouchoir sur ses opinions.
Son parcours est tellement dense et riche qu’il serait difficile d’en énumérer les faits saillants. Rompu au labeur continu, à l’origine d’initiatives audacieuses dont l’ultime fut l’égalité dans l’héritage, entrepreneur avisé, stratège à la finesse avérée, il a tout au long de sa vie fait preuve d’audace, de justesse, d’anticipation et de courage.
Il a tiré sa révérence sous un signe divin : le jour de la célébration de la fête de la République tunisienne et la veille d’un vendredi.
Mais il est parti en paix, car ce droit au repos éternel était bien mérité après une vie dynamique et intense en plus du rythme effréné qu’impose la présidence de la République. Mais parce qu’il sait aussi qu’il a laissé derrière lui un peuple soudé. Oui, un peuple qui a toujours démontré, chaque fois que le pays est touché par une épreuve, que c’est une Tunisie forte et unie qu’on retrouve, capable à la fois d’assurer la protection de ses citoyens et de porter haut et fort les valeurs universelles. Et le message aux forces du mal est clair : la Nation est en parfaite adhésion. Ses institutions sont stables et sa démocratie est en marche. Cette unité nationale sera restituée par l’élan spontané et la mobilisation massive pour un dernier adieu au chef de l’Etat, le jour de ses funérailles. Et puis, ces messages de soutien, de solidarité, d’estime, de reconnaissance, d’admiration, d’amitié qui ont plu des quatre coins du monde. Cela c’est aussi parce que la Tunisie occupe, aux yeux du monde, une place singulière dont feu le président, en fin diplomate, a tissé la trame et redoré l’image. Il était unique. Son originalité, c’est-à-dire la rareté du spécimen fait de lui un homme sans équivalent.
Que Dieu le Tout-Puissant l’accueille dans Son éternel Paradis et l’entoure de sa Miséricorde.
Liberte
25 juillet 2020 à 11:39
Il nous reste hélas à commémorer que des morts et de vieux c’est le seul luxe qu’on peut s’offrir c’est ça.