La compétition en bas du tableau de notre championnat est sans doute beaucoup plus intéressante et animée que le haut du tableau. Ça se confirme de plus en plus avant et également après le Covid. C’est que, pour le titre, l’EST a déjà coupé court à tous ses concurrents (en a-t-elle vraiment?) et pris option sur un énième titre. C’est que même quand l’EST marque le pas, son concurrent direct n’en profite pas, tel le cas du CSS qui a perdu deux points à domicile.
Donc, ce n’est plus inquiétant pour cette solide EST de perdre ou de faire match nul avec cet écart confortable. Par contre, et en bas du tableau, on a un autre championnat beaucoup plus stressant, certainement moins attrayant côté qualité. Mais c’est une course folle, impitoyable qui apporte avec elle, chaque semaine, son lot de nouveautés. A chaque journée, un club gagne et respire, un autre ou d’autres coulent et la hiérarchie change de profil. Et c’est là le grand intérêt de ce bas du tableau qui, faute de spectacle, offre de l’intensité et du suspense. Prenons l’exemple de la dernière journée. Une équipe comme la JSK, grâce à sa victoire contre le ST, a pu remonter de la dernière à la 10e place, alors que l’ESMétlaoui, battue de justesse face au CA, descend à la dernière place ex-æquo avec le CAB. Ce n’est pas définitif et ça ne veut rien dire quand on sait que 8 points seulement séparent les classés 8e du dernier. Autant dire que tout est jouable lors des prochaines journées. Au-delà des points et du calcul arithmétique, ce bas du tableau a d’autres «calculs» beaucoup plus compliqués. A chaque club sa stratégie pour fuir la zone du danger. Et au moment où les caisses sont vides, les joueurs sont démotivés et jouent en pleine canicule et en plein Covid, il faut arracher des points. Ce n’est pas chose facile du tout. Ne cherchez pas une qualité du jeu, de l’inspiration, mais plutôt de l’abattage, de la chance, de la souffrance. Les entraîneurs qui exercent en bas du tableau en savent quelque chose, eux qui évoluent au gré des résultats. La moindre défaite peut coûter le départ (Jalel Kadri au ST), le moindre point gagné est un sursis pour le match d’après (Nebli à la JSK et Yaâkoubi qui commence avec un point ramené de Sfax). Il y a à voir dans cette course à la rélégation.