En l’absence d’une opposition notable, l’Espérance préserve son avance en championnat, sans pour autant parvenir à rassurer ses fans quant aux prochaines compétitions internationales.
A quand la première défaite de l’Espérance au titre de ce championnat qu’elle domine de long en large sans la moindre rivalité notable? C’est comme si tout le monde s’est prématurément résigné à abdiquer en lui laissant, de guerre lasse, le chemin libre.
C’est ce qu’on constate, inexplicablement à chaque match joué en Ligue 1 par l’Espérance, quel que soit l’adversaire. On est même presque sûr, à cent pour cent, que l’Espérance va se tirer d’affaire à chacune de ses sorties. Quelles que soient les conditions et les circonstances.
Cela a, ainsi, été éloquemment vérifié samedi dernier à Hammam-Sousse où l’Espérance a évité la défaite, alors que son adversaire du jour, en l’occurrence l’Etoile Sportive du Sahel, était à deux doigts de la battre. Et avec la manière en plus !
Pourtant, l’ESS était supérieure
Ce fut grâce à un but salvateur marqué par le vieux renard, Yassine Khénissi à la 92’, alors que l’équipe de Bab Souika était menée au score (0-1) dès la 19’ grâce à Karim Laâribi, en plus du fait que les Etoilés menaient la danse tout au long du match.
Tout plaidait en faveur d’une victoire réalisable par l’ESS, tellement l’Espérance était l’ombre d’elle-même et les occasions des Etoilés étaient nombreuses.
Les Sahéliens étaient mieux organisés que les «Sang et Or». Et en plus du pressing constant pratiqué par les coéquipiers de Wajdi Kechrida, ces derniers ont fait montre d’une remarquable domination ponctuée par une variation de jeu ayant nettement agacé la ligne-arrière de l’Espérance et mis à rude épreuve le keeper Moez Ben Chrifia.
Baayou, Gonzalès, Ben Amor, Laâribi et surtout le Guinéen Ali Suma ont tout fait pour profiter de l’errance des protèges de Mouïne Chaâbani qui étaient incapables d’imposer leur style habituel de plus en plus terne.
Le poids des absences
Il faut dire aussi que les nombreuses absences enregistrées dans les rangs du leader y étaient pour beaucoup.
Houni, Derbali, Benguith, en particulier, ont laissé un grand vide dans les trois compartiments espérantistes qui étaient, en plus, trop espacés, pour permettre une meilleure négociation de jeu.
Et si l’Espérance laissait entrevoir une reprise hasardeuse après les cinq mois d’inactivité, l’ESS, a, en revanche, été plus fraîche et mieux préparée sur tous les plans: l’initiative offensive était carrément sahélienne, notamment au vu de l’inefficacité de la machine espérantiste encore à la recherche de son régime de croisière habituel.
Mais en dépit de tout cela, l’ESS n’est pas parvenue à infliger au leader son premier revers.
Lequel revers pourrait même ne pas survenir jusqu’à la fin de la saison, même s’il reste encore quelques écueils, tels que EST-ST, CA-EST, JSK-EST et surtout USMonastir-EST.
C’est qu’on ne voit pas comment l’Espérance pourrait perdre un ou deux matches quand toutes les autres équipes manquent de mordant et de métier. On a même l’impression que tous les adversaires (à l’exception de l’ESS) jouent contre l’Espérance pour éviter la défaite, voire la débâcle. Et cela suffit, à lui seul, pour faire le jeu du leader et faciliter sa mission à chaque rencontre. Ce qui manque, donc, aux adversaires de l’Espérance, c’est un peu plus de culot et d’audace car l’équipe actuelle de Mouïne Chaâbani reste malgré tout prenable. Et c’est ce qui inquiète ses fans qui craignent de nouvelles mésaventures sur le plan africain et arabe dans les prochains rendez-vous cruciaux pour lesquels le quadruple champion d’Afrique n’est pas encore prêt. Il a même besoin d’autres renforts dans tous les compartiments, en plus de la nécessite de changer radicalement de style de jeu.