
Le Club Africain, auteur d’un derby honorable, a privé le leader «sang et or» de son tour d’honneur. Mais l’Espérance parvient quand même à s’approcher d’une saison sans la moindre défaite.
Sur ses six derniers matches en championnat, le leader «sang et or» n’a réussi que deux victoires pour quatre scores de parité, dont le dernier contre le Club Africain avant-hier (0-0).
En dépit de cela, l’Espérance a bien conservé sa nette avance sur ses poursuivants. Elle l’a même accentuée et portée à onze au lieu de dix points. C’est une manière de dire qu’on est là devant une situation typique de cavalier seul qui ne craint aucune opposition même s’il lui arrive d’accumuler les faux-pas et le ratage de points.
Vers un «sans défaite»
Jusqu’à présent, aucune équipe n’est parvenue à infliger à l’Espérance sa première défaite de la saison en cours. Même pas le Club Africain qui fut pourtant l’auteur d’une grosse prestation tout en étant à deux doigts de réussir là où tous les autres ont échoué avant lui.
Dans un derby, dont le niveau technique était juste moyen, la meilleure attaque (EST) et la meilleure défense (CA) ont croisé le fer.
Dans cette épreuve, Mouîne Chaâbani, le timonier de l’Espérance, a même fait usage de tout son arsenal de guerre offensif dans une tentative de perforer l’hermétique système défensif de l’équipe de Bab Jedid. Ce fut en vain car le dispositif du coach Lassaâd Dridi était tellement étanche que toute la pléiade d’attaque espérantiste mobilisée pour ce choc (Houni, Benguith, Khénissi, Ben Hammouda, Ben Saha, Meziane et Mimouni) n’a rien pu réussir. Tous ces attaquants (titulaires et remplaçants) ont été incapables de se créer de vraies occasions de but qui soient de nature à réaliser la victoire permettant de faire le tour d’honneur à quatre journées de la fin de la compétition.
C’est que les quelques assauts offensifs de l’Espérance ont buté sur plusieurs rideaux de couverture, qui ont barré la route conduisant aux filets de Atef Dekhili.
Sur ce point, il faut souligner le formidable apport des pivots clubistes et plus particulièrement le jeune Ahmed Khalil qui, en compagnie de Wissem Yahia et Ghazi Abderrazek, a sapé tout ce que le milieu et l’attaque de l’Espérance ont cherché à construire.
En gagnant la bataille du milieu de terrain, le Club Africain s’est même créé plus d’une occasion propice pour marquer. Ce fut particulièrement sur des tentatives du virevoltant Bassirou Compaoré (à deux reprises). Mais, encore une fois, le leader évite l’échec et semble se diriger dare-dare vers une saison sans la moindre défaite bien qu’il lui reste encore au moins deux écueils en déplacement (à Monastir et à Kairouan). Il y a lieu de constater, par ailleurs, que sur le plan de l’engagement physique, le derby était un peu trop viril. Ce qui ne pouvait qu’empêcher la construction d’un jeu plaisant et la créativité des attaquants. Et c’est dommage !
Et du coup, c’est l’équipe de la meilleure défense qui a eu le dernier mot en quelque sorte puisque l’attaque espérantiste était un vrai fiasco. Seulement, ce fut sans la moindre incidence sur la marche de l’Espérance.