Accueil Editorial Le gouvernement Mechichi attendu au tournant

Le gouvernement Mechichi attendu au tournant

Moins d’une semaine après l’obtention de la confiance des députés qui ont été 134 à voter pour ses ministres, le gouvernement Mechichi se trouverait, à en croire les analyses des observateurs et de plusieurs politiciens dont en premier lieu ceux qui lui ont accordé leurs voix, le 1er septembre au palais du Bardo, confronté à sa première épreuve ou à son premier exercice, à savoir quand le chef du gouvernement décidera-t-il de revoir la composition de son équipe ministérielle en y retirant les membres qui n’auraient pas réussi à bénéficier de l’aval des partis ayant appuyé Mechichi et son gouvernement, en contrepartie de la promesse qu’il leur aurait faite de se débarrasser des «indésirables».

Autrement dit, on s’attendait à ce que les politologues et les politiciens, qu’ils soient parmi les «soutiens» au gouvernement Mechichi qui lui ont «accordé leurs voix et pas leur confiance» ou parmi ceux qui ont refusé d’avaliser son équipe qu’ils considèrent non indépendante comme il l’a promis et continue à le soutenir, s’emploient à critiquer les priorités économiques qu’il a présentées devant les députés. Malheureusement, ils donnent, depuis la journée du 1er septembre, l’impression que leur première préoccupation, voire leur priorité absolue est de découvrir comment les partis-soutiens du gouvernement Mechichi vont exercer leur emprise sur ce même gouvernement et lui imprimer leur empreinte, en premier lui imposer de s’ouvrir aux ministres qui les représentent en contrepartie de la révocation des «indépendants» accusés de fausse indépendance.

Encore une question qui suscite l’intérêt des initiés : comment Mechichi, qui promet de tendre la main à tous les acteurs du paysage politique national, y compris à ceux qui lui ont refusé leur confiance, va-t-il se comporter afin de préserver la composition de son gouvernement telle que le Parlement l’a avalisée ?

Et même si certaines parties ont déjà commencé à exercer leur pression et à faire part de leurs caprices alors que d’autres se contentent d’exprimer leurs préjugés favorables aux ministres de Mechichi en attendant de voir les réalisations promises le jour de l’obtention de la confiance, personne n’est en mesure de se prévaloir de la capacité de pronostiquer de quoi sera fait demain.

En plus clair, au vu des fluctuations qui traversent quotidiennement la scène politique nationale, des démissions et des déclarations extravagantes qui les accompagnent, les promesses d’attendre les réalisations (à l’instar de celles faites, hier, par Abdelkrim Harouni au nom d’Ennahdha) pour exiger les révocations convenues ou les engagements de soutien critique par ceux qui rassurent Mechichi, même s’ils n’ont pas cautionné ses choix, ne sont en réalité que des réactions de conjoncture. En attendant ce que cache la rentrée en octobre prochain et les surprises qu’elle pourrait réserver.

  • Editorial La Presse

    Sur un pied d’égalité

    Le dossier relatif à la récupération des biens confisqués cédés à des prix dérisoires est …
  • Editorial La Presse

    Socialement vôtre !

    A quelques encablures du mois saint, les Tunisiens ont commencé à faire leurs calculs pour…
  • Editorial La Presse

    Le projet fou de Trump

    Bientôt, on arrive au terme de l’accord de cessezle-feu (1er mars) entre l’occupant et le …
Charger plus d'articles
Charger plus par Abdelkrim DERMECH
  • Editorial La Presse

    Au tour du plan arabe

    Il faudrait se résoudre à l’idée que, depuis l’arrivée du président Trump et le virage dan…
  • Editorial La Presse

    Prudence financière

    Tout au long de ces dernières années, et face à la complexité de la conjoncture économique…
  • Editorial La Presse

    Le tourisme tant rêvé

    On ne parlera jamais assez de ce qu’il faut faire pour que la destination touristique Tuni…
Charger plus dans Editorial

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *