Exploit des Sfaxiens et qualification au forceps des «Sang et Or»
«Somptueux Étoile-Sakiet Ezzit», écrivions-nous samedi à quelques heures du déroulement des demi-finales du championnat à Radès. Cela, nous le sentions venir , non pas comme un banal pronostic, mais tout simplement par conviction. En effet, tout le monde connaît l’ESS par cœur, mais pas assez son adversaire du jour. Au point que les Sahéliens, aux yeux de l’écrasante majorité des observateurs et des mordus, partaient largement favoris et pensaient avoir déjà réservé l’un des deux tickets de la fiesta de la finale. Non, le contraire sera bon ,puisqu’ils ont non seulement subi un véritable calvaire durant le match, mais aussi fait chou blanc au coup de sifflet final. Mais oui, ce n’est pas de rêve qu’on parle, mais de réalité. Une dure réalité pour la grande Étoile qui s’attendait à tout, avant-hier, sauf à faire ses adieux, de la sorte, à un titre auquel la lie une longue et belle histoire d’amour. Le divorce désormais scellé, c’est Sakiet Ezzit qui le décréta ,pas l’Espérance ou le CA. D’où l’importance de cet exploit et son pesant d’or.
Fou !
Incontestablement, et ESS-CSSE fut un régal, et ceux qui ne sont pas frappés d’insomnie vous diront mieux, en le qualifiant d’«un des plus beaux spectacles dans l’histoire du handball tunisien». Et c’est vrai, quand on sait que, outre la belle qualité du jeu fourni et la variété des schémas tactiques ayant caractérisé les phases offensives et défensives ,nous eûmes droit à une empoignade réellement titanesque à travers laquelle il nous était impossible d’imaginer quand et comment le rideau tomberait dessus. Sachez au moins que ce match fou a résisté, pendant deux longues heures réparties entre les 60 minutes réglementaires, à pas moins de… quatre prolongations et les jets de sept mètres pour enfin départager les acteurs. Soit un fait rarissime dans nos salles. Un spectacle tout à fait interdit aux cardiaques, tellement son suspense était pesant et ses bouleversements de situations absolument sensationnels. Un 23 -23 clôtura les 60 minutes initiales, puis un 33-33 sanctionna les prolongations, avant de passer à l’épouvantable épreuve des penalties. Toute la salle retint son souffle, tout était possible et ce sont les rebelles sfaxiens qui se montreront curieusement les moins éprouvés, les plus décidés, en dépit de leur inexpérience par rapport à leurs adversaires qui se contentèrent de deux buts, soit la moitié de la moisson cueillie par le camp d’en face. Les Étoilés, inconsolables, n’en revenaient pas. Leurs tombeurs du jour, héros de ce mémorable coup d’éclat, non plus.
EST : que de frissons !
En match vedette du programme des demi-finales, Hitchcock a tenu également à nous accompagner, en imposant ses traditionnelles charges émotionnelles dont il a le secret. En effet, le duel était très équilibré et les moments de joie et d’inquiétude changeaient constamment de camp. Trop concentrée sur la stratégie défensive, d’ailleurs correctement gérée par les deux équipes (le score final le prouve ), la rencontre dépendait plutôt du rendement offensif. C’est à qui se montrerait le moins maladroit devant la cage d’en face. Dans ce registre, les «Sang et Or» auront le dernier mot grâce surtout à leurs contres rapides .Nous n’irons pas jusqu’à évoquer l’arbre qui cache la forêt, mais il est indubitable que c’est bien l’EST qui a, cette fois encore, compliqué sa situation, en usant de gâchis en phase d’attaque. Et n’eût été la super forme de Abdelhak Ben Salah et de l’inévitable Oussama Boughanmi, la qualification aurait été hammamétoise. Toujours est-il que les guerriers de la Cité des jasmins n’ont pas à rougir de cette défaite honorable, et cela pour avoir donné des frissons à leurs adversaires durant quelque 58 minutes de jeu, avant de lâcher prise vers la fin de la rencontre.
Ainsi, on aura en finale un explosif Espérance-Sakiet Ezzit .Honneurs à leurs victimes d’un samedi 5 septembre 2020 inoubliable dans les annales de la petite sphère en Tunisie.
Résultats
EST-ASH 23-20
CSSE-ESS 39-37 (a. p et jets de sept mètres)