Plus de 55 agents de sécurité sont tombés sur le champ d’honneur depuis 2011. Le 5 septembre dernier encore, un martyr a irrigué de son sang noble une terre qu’il défendait. Il a laissé derrière lui une mère, une veuve et des enfants. Un acte héroïque, un message de patriotisme, le vrai. Par son ultime acte glorieux, le martyr aura délivré deux messages. Le premier est une leçon à l’ensemble des partis politiques : le sacrifice n’est pas un vain mot ou un slogan creux mais une attitude et un engagement. Le second est destiné aux forces du mal : vous n’avez aucune chance pour exécuter vos dessins obscurantistes, on vous traquera jusqu’à la mort et la leçon qui a été infligée par nos vaillants gardes aux trois terroristes abattus est forte.
Oui, ce sont des messages écrits par le sang pur d’un enfant de la patrie, alors que les politiciens de salon, qui goûtent aux délices de la patrie et dont l’appétit immodéré pour le pouvoir ne les empêche pas de se tirer dans les pattes, cherchent le halo des projecteurs. Des hommes politiques, qui, avec leurs positions aux contours flous et leurs déclarations vacillantes, ne font qu’entretenir la division, alors que les trous d’air sont partout et que les menaces s’abattent de plus en plus sur les frêles épaules de notre pays.
Force est aussi de reconnaître que le citoyen lambda, submergé par un lot de révélations inintelligibles, peine à se situer au sein de ce processus et ne ressent ni l’intérêt ni l’utilité de voter, ce qui risque de mettre à mal une démocratie axée sur le sens citoyen. On parle de complots, de tentatives de coup d’Etat, de corruption à grande échelle, de traîtrise et de coups bas, rien que pour dénigrer un tel ou pour rabaisser un autre.
Certes, la haine est la colère des faibles, et ces hommes et femmes politiques qui défilent chaque jour sur les plateaux télé débitant des mots assassins, montrent leur incapacité à gagner les cœurs des citoyens sans arroser leurs adversaires de brimades, de remontrances, tout en les abreuvant de mots de la haine. Et on continuera, malgré tout, à accorder une autorité et un crédit presque surnaturels à ces oracles de notre temps, même s’ils se trompent sans cesse et ne parviennent pas à expliquer toutes les crises traversées par notre pays.
Entre-temps, la bravoure du martyr et ses frères d’armes est à prendre en compte pour focaliser les discours creux par de vraies promesses marquées par le courage où la sécurité nationale prend tout son sens, le vrai. Qu’attendez-vous pour vous engager à combattre ce fléau de la terreur qui met en péril la vie des forces sécuritaires et des populations civiles et pour mettre en place des stratégies et des instruments de lutte pour endiguer l’intégrisme rampant et promulguer les lois à même de protéger les agents de sécurité et leurs ayants droit ?
