Le président du CAB, en premier lieu, a dépassé toutes les limites, alors que le président de Chebba s’obstine à défier le président de la FTF. Mais a-t-on idée de ce que veut dire être président de club?
Le phénomène Mortadha Mansour (président polémique d’Ezzamalek, qui tire sur tout le monde et qui ne se retient jamais dans ses déclarations) a gagné notre football. Il y a d’abord le fameux Abdessalem Saïdani, président du CAB, qui ne rate aucune occasion pour offenser des rivaux, et surtout pour semer le désordre et menacer l’ordre public devant un Etat qui ne bronche pas. Cette fois, le président cabiste a dépassé toutes les limites avec des propos, avant le match de Tataouine, qui heurtent l’ordre public et la souveraineté de l’Etat tunisien.
Ce n’est pas la première fois qu’il le fait, il nous a habitués à menacer tout le monde, à attaquer la justice, les instances sportives et autres, profitant de son «amitié» avec Wadï El Jary. Pour une bonne partie du public, Saïdani a été un fardeau pour son club. Maintenant que le miracle a eu lieu, les Cabistes doivent temporiser, et grand nombre d’entre eux appellent Saïdani à quitter les lieux.
Un autre président fait polémique, mais disons-le franchement, c’est un autre cas. Taoufik Mekacher, président de Chebba, est moins populiste que Saïdani. Ses propos visent seulement Wadï El Jary et la FTF, et non les institutions de l’Etat et les questions de l’ordre public. Mais lui aussi n’arrête pas de polémiquer, de chercher par tous les moyens, et à travers ce qu’il écrit sur les réseaux sociaux et dit aux médias, un bras de fer avec le président de la FTF. Résultat, il est sanctionné pour la énième fois par la commission de discipline.
Cette fois, il écope trois mois de suspension, tout comme Saïdani. Au-delà de ces sanctions, il est quand même utile de rappeler qu’un président de club a une certaine obligation de réserve. Il peut être virulent, «cassant» même pour défendre les intérêts de son club, mais cela se fait avec subtilité et surtout intelligence.
A l’agressivité de Saïdani, à l’obstination de Mekacher, on propose un autre modèle de président de club, celui du président-responsable au sens large du terme. Celui qui pèse lourd auprès des instances, qui gère bien son club, mais qui ne cherche pas les propos et les comportements déplacés, ni, d’ailleurs, les polémiques inutiles.
On a besoin de plus de retenue de la part des présidents qui peuvent, sur une petite déclaration, léser leurs clubs et mettre tant de tension en sport.