SELON le ministère de l’Education, plus de 1.000 infections au coronavirus dans les établissements scolaires ont été enregistrées dans près de 540 établissements scolaires répartis sur l’ensemble du pays. Certes, le taux de contamination qui n’a pas dépassé 0,043% sur un effectif total de plus de deux millions d’élèves, sans compter les enseignants et les cadres éducatifs, n’est pas très alarmant, car on reste dans la limite du taux acceptable. Il n’empêche que l’échantillonnage trop réduit, qui n’a porté que sur 8,83% de l’ensemble des établissements, ne saurait refléter une idée exhaustive de la situation épidémiologique en milieu scolaire. Il est loin d’être rassurant aussi si on prend en compte le manque de moyens criants dans les écoles pour assurer une hygiène sanitaire conforme aux normes établies pour la lutte contre le virus en milieu scolaire.
De plus, l’épidémie de coronavirus est venue aggraver les inégalités en matière de santé scolaire. Surtout que les huit centres régionaux de santé scolaire sont implantés dans les chefs-lieux de gouvernorat à l’intérieur du pays, ce qui met les établissements dans les zones reculées loin des radars.
Dans le même sillage, l’on se demande sur le sort des dons en équipements de protection et de tests de dépistage accordés par l’Unicef et d’autres organismes en vue de mener des opérations de diagnostic pour une meilleure prise en charge des élèves contaminés. A titre d’exemple, 83 tonnes d’équipements de protection individuelle acquis par l’Unicef avec l’appui financier de l’Usaid, de la Suède et du Japon ainsi qu’un premier lot de 25.000 tests PCR ont été déjà remis aux responsables.
Ont-ils été employés pour soutenir les enfants des écoles en milieux ruraux et populaires, tout en aidant les agents à accomplir leur mission dans des conditions sanitaires acceptables ou ont-ils eu le même sort que les dons au Fonds 1818 ? Il est aussi déplorable de constater que les pédiatres ont été presque exclus de la gestion de cette crise sanitaire sur le plan médiatique. Pourtant, ils sont les mieux indiqués pour se prononcer sur le degré de la gravité de la pandémie chez les enfants et les élèves. C’est une zone clair-obscur qui inquiète les parents obligés d’envoyer leurs chérubins chaque jour dans des établissements sans pouvoir appréhender les risques qu’ils courent d’attraper le virus. Seuls les pédiatres peuvent peser le poids de leurs mots dans ce genre de situation.