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Ces marchands de faux espoirs

La peur de la pandémie et le désespoir poussent certains à s’accrocher aux lèvres de n’importe quel charlatan ou arnaqueur prêt à vendre des illusions et des promesses de guérison. Car il est facile en temps de pandémie, telle que le coronavirus, de jouer sur la détresse des gens pour amasser de l’argent.

Ces oracles de « la médecine alternative » se font passer pour des spécialistes qui sont parvenus à élucider tous les mystères qui entourent ce maudit virus que des scientifiques de renommée s’escriment encore à en expliquer l’origine, la mutation et à lui chercher un remède.

Le comble, c’est quand un « médecin » balance en direct sur un plateau télé ou dans une émission radio la formule magique, simple et accessible à tous pour sauver les personnes atteintes par ce fléau et qu’il devient la star de la Toile sur les réseaux sociaux, sans que personne n’ose le contredire. Sans que l’animateur ne vérifie s’il figure ou pas dans la liste de l’Ordre des médecins tunisiens. Les recettes que ce genre de gourous proposent s’appliquent à toutes les maladies, du cancer au Covid-19. Généralement, ils prodiguent des conseils santé orientés vers l’alimentation et les plantes médicinales. Mais quand ils assurent que certaines molécules chimiques sont bénéfiques pour endiguer l’évolution de la maladie, ils exposent les citoyens à des dangers réels pouvant conduire à leur perte.

Ces adeptes de la « médecine complémentaire » ou « médecine douce », qui sortent de nulle part et qui jouent sur la fragilité des gens, envahissent pourtant un champ qui est de la compétence exclusive des médecins pour proposer une nouvelle formule à même de soigner une maladie qui donne le tournis aux chercheurs et aux spécialistes.

L’effet domino se produit instantanément et les auditeurs partent à l’assaut du « bicarbonate », de la « chloroquine », de même que l’ail, l’oignon, les carottes, le miel, le thym, les serpents et les bains froids en plein hiver.

Certes, ceux qui se trouvent dans une impasse thérapeutique n’hésiteront pas à se jeter dans le giron de ces charlatans des temps modernes et adopter sans hésitation leurs délires mystiques.

Bien sûr, le parquet n’accorde pas beaucoup d’importance à ce genre de dérives dont le risque sanitaire peut être parfois fatal jusqu’à ce que l’irréparable se produise. Et des cas de décès ont déjà été signalés pour ce genre de « thérapie » traditionnelle. Mais la balle est aussi dans le camp des médias qui offrent des tribunes à ces « marchands de l’espoir » dont l’audience ne cesse d’augmenter à cause de la pandémie. C’est ce qui se passe quand la presse spécialisée en santé meurt et disparaît.

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