La loi de finances et du budget de l’Etat 2021 et la loi des finances complémentaire pour l’année 2020 ont été transmises par le gouvernement à l’ARP pour adoption.
D’après la LFC, les recettes fiscales ont enregistré une baisse de 18% suite à la crise pandémique. Les recettes non fiscales ont baissé quant à elles de 26%. Concernant les dépenses, elles ont augmenté de 11%, d’où la hausse du déficit de 10,5 milliards de dinars, passant de 3% du PIB à 13,4%. Par conséquent, les sources de financement sont passées de 11,2% à 21,6% milliards de dinars. Cela donne un déficit de 14,2 milliards, soit environ 13,4% du PIB.
Augmentation des ressources d’emprunt de 91,5%, par rapport à la LF initiale
Les ressources d’emprunt qui seront mobilisées, au titre de l’ensemble de l’exercice 2020, s’élèveront à 21,5 milliards de dinars, ce qui correspond à une hausse de 91,5% par rapport à ce qui était prévu dans la LF initiale, c’est ce qui ressort du projet de la Loi de finances complémentaire 2020.
D’après ce projet, les 2/3 de ces dettes, soit environ 14,2 milliards de dinars, seront contractés auprès du marché intérieur, alors que le reste sera mobilisé grâce à des emprunts extérieurs.
Le service de la dette publique atteindra, à la fin de l’année en cours, selon la LFC 2020, à 11,8 milliards de dinars, contre 11,6 milliards de dinars estimés dans la LF, et 9,6 milliards de dinars, durant l’exercice 2019.
Les ressources de la trésorerie ont atteint, durant les 8 premiers mois de l’année, à près de 10,3 milliards de dinars. Ces ressources devront atteindre les 21,7 milliards de dinars, pour toute l’année 2020, contre une enveloppe de 11,3 milliards de dinars prévue dans la Loi de finances initiale 2020.
Autant dire que «la crise sanitaire liée à la propagation de la pandémie du Covid-19 a eu des répercussions directes sur les finances publiques, au vu de la chute de l’activité économique, engendrant une baisse des ressources de l’Etat, face à une hausse des dépenses mobilisées dans le cadre des mesures exceptionnelles prises, à caractère social, financier et fiscal».
Le taux de croissance se situera au niveau de -7,3%
Le taux de croissance pour toute l’année 2020 se situera au niveau de -7,3%, selon le projet de la Loi de finances complémentaire 2020, contre une prévision de 2,7% dans la Loi de finances initiale 2020.
Le ministre de l’Economie, des Finances et du soutien à l’Investissement, Ali Kooli, indique que pour 2020, «on avait prévu une croissance de 3%, mais nous nous retrouvons avec une décroissance autour de – 8 %, soit un écart de 11 points, induisant près de 8 milliards de dinars de recettes budgétaires en moins».
Le FMI avait prévu, dans son dernier rapport sur les perspectives de l’économie mondiale, publié le 13 octobre 2020, une contraction du taux de croissance de l’économie tunisienne de 7% en 2020. Le Fonds monétaire international a présumé un rebond de 4% en 2021 et de 3% en 2025. Quant à la Banque mondiale, elle a estimé que l’économie tunisienne devrait connaître un ralentissement de -9,2%, en 2020, ce qui représente une baisse par rapport aux premières prévisions de -4 %, en lien avec la pandémie du Covid-19.
Faut-il rappeler que la croissance tunisienne a chuté à -21,6% durant le deuxième trimestre 2020, et de -11,9%, durant le 1er semestre de l’année en cours.
D’après la LFC, le volume de la dette publique devait atteindre, d’ici la fin 2020, 90% du PIB, soit l’équivalent de 100 milliards de dinars, alors qu’il était prévu, dans la LF 2020, de l’ordre de 72,5%. La dette publique extérieure et intérieure représente successivement 63,6% et 36,4% du total de cette dette.
Pour ce qui est des dépenses du budget, elles s’élèveront, pour toute l’année, à 43,7 milliards de dinars, dont la masse salariale à 19,2 milliards de dinars, les dépenses d’intervention sont de l’ordre de 13 milliards de dinars, et les dépenses de financement sont à hauteur de 4,3 milliards de dinars. Les dépenses de l’investissement ne dépasseront pas les 3,8 milliards de dinars, soit 8,7% de l’ensemble des dépenses.
«Le projet de la LFC a indiqué, en outre, que la Tunisie recevra, pour toute l’année 2020, des dons dépassant 1 milliard de dinars, contre 0,2 milliard de dinars, en 2019. Ces dons seront présentés par l’Union européenne (290 millions d’euros), de l’Organisation mondiale de la santé (30 millions de dollars) et du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (1 million de dinars koweïtien)».