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Temps contre temps: Les artistes protestent

Pourquoi il n’y a pas de ministre pour la Culture jusqu’aujourd’hui, alors que la salle de casting est pleine de compétences ? Le fait qu’il n’y ait pas de spectacle n’empêche pas de nommer un capitaine à la tête du navire, ne serait-ce que pour préparer l’après-Covid-19 et reprendre ce qui a été abandonné en cours de route.

Ils étaient plus de 400 techniciens et artistes de spectacles qui vivent de la nuit. Autrement dit, ce sont ceux dont le métier est nocturne et qui n’ont que cela pour vivre. Le nom de la campagne? «Lâchez la nuit». Ils sont partis rencontrer le Chef de l’Etat à Carthage, mais arrivés devant l’amphithéâtre de Carthage, la police les a poliment cantonnés dans un parking. Ils ont passé la journée à attendre tout bonnement. Ils n’ont été reçus par personne. Personne n’a pris la peine de sortir s’entretenir avec eux, et puis, ils sont rentrés. Voilà ! Des gens qui sont aujourd’hui dans l’obligation de faire la manche pour nourrir leurs familles. Ils ne sont pas les seuls d’ailleurs. Une semaine avant, ceux qui vivent du théâtre ont manifesté à la Cité de la culture. Rien, non plus! L’Etat ne prend en charge aucune bouche qui fait dans l’acte culturel ou dans le spectacle. Ne citez surtout pas l’exemple de la France qui a prévu des dédommagements pour ses acteurs culturels. Depuis quelques années, nous ne pouvons plus être comparés à aucun pays; la Tunisie, semble isolée du monde, comme sa diplomatie d’ailleurs. Chose étrange… cette manifestation n’a même pas été médiatisée… Est-ce parce que ce sont les petites gens qui vivent des spectacles ? Ou bien c’est plus profond que cela ?

Oui, mais pourquoi aller au palais de Carthage ? Un fantasme, peut-être du temps où ce Palais faisait la pluie et le beau temps ? Non, tout simplement parce qu’il n’y a pas de ministre des Affaires culturelles et que s’adresser au ministre du Tourisme serait hilarant. Et pourquoi il n’y a pas de ministre de la Culture, alors qu’il y a du beau monde et, de surcroît, compétent dans la salle de casting ? Il faudrait un habile communicateur doublé d’un magicien pour nous faire croire que c’est le terrible contexte de l’épidémie qui empêche Mechichi de nommer un ministre à la tête de cette institution. Trop de silence autour de la culture, de toutes les façons, les artistes et hommes de culture, qui ont le plus de poids dans ce pays, ne bougent pas le petit doigt devant cette vacuité à la tête du ministère. De toute façon, ils ont bien «avalé» Walid Zidi, pourquoi pas personne. Et peut-être même que la nomination de Walid Zidi leur a coupé l’herbe sous les pieds et qu’ils ont bien compris le message. Bref, certains nous ont même dit qu’il vaut mieux un ministère sans tête qu’un «mini-ministre» qui sort d’on ne sait où. En effet, on en est là ! On en est là et on oublie que la culture n’est pas seulement des spectacles, mais c’est aussi des projets d’avenir pour tout un secteur et pour l’image de notre pays dans le monde. Qu ’allons-nous présenter demain une fois le cauchemar du Covid-19 dépassé ? Tout cela doit être pensé et planifié aujourd’hui.

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Charger plus par Salem Trabelsi
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