C’est un outil de travail indispensable dans les établissements hospitaliers publics, pourtant il est la plupart du temps en panne. Il y a dix jours, il a été à l’origine d’un drame épouvantable qui a suscité un tsunami à l’échelle nationale: la mort de Badreddine Aloui, jeune et brillant résident en médecine à l’hôpital régional de Jendouba. Il a perdu la vie de façon absurde en chutant dans le vide à cause d’un ascenseur défectueux qui n’a pas été signalé par l’administration. Tout le monde pensait que le ministère de la Santé allait tirer une leçon de la mort de Badreddine Aloui. Point n’en fut. Il y a quelques jours, à l’hôpital universitaire Tahar Sfar de Mahdia, des infirmiers sont restés coincés dans un ascenseur tombé en panne pendant 25 minutes. Cet incident a soulevé l’indignation du personnel de l’établissement hospitalier. Pour comprendre comment fonctionnent les ascenseurs dans nos hôpitaux publics, il faut remonter le temps et revenir aux tenants et aboutissants de cette histoire.
C’est une entreprise spécialisée privée qui a été chargée d’installer les ascenseurs dans la plupart des établissements hospitaliers publics répartis sur tout le territoire. L’a-t-elle fait dans les normes en vigueur? Vu l’état de défectiosité dans lequel se trouvent aujourd’hui les ascenseurs dans une grande partie des hôpitaux de notre pays, on est en droit de se poser des questions. A l’hôpital régional de Jendouba, la majorité était en panne jusqu’à la veille du décès du jeune médecin. Sachant que le ministère de la Santé est un mauvais payeur, la société qui a installé ces ascenseurs a, en effet, refusé d’en assurer l’entretien et la maintenance. Or, la pandémie de la Covid-19 a alourdi considérablement la charge de travail du personnel médical et paramédical, obligé de redescendre et de remonter les escaliers plusieurs fois par jour soit pour transporter ou prodiguer les soins nécessaires aux malades et aux patients de la Covid-19. Un travail devenu pénible et harassant pour les blouses blanches à cause des ascenseurs qui sont soit défectueux ou en panne dans les hôpitaux dans lesquels ils exercent. Le ministère de la Santé devrait sérieusement se pencher sur ce problème qui handicape grandement l’activité au sein des établissements hospitaliers publics!