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HUILE D’OLIVE TUNISIENNE: Pérenniser les performances commerciales

L’huile d’olive tunisienne a réalisé des performances au niveau des exportations dans la mesure où elle a pu pénétrer dans presque tous les pays du monde grâce à sa qualité et son goût unique. Mais des lacunes restent à combler pour pérenniser les performances commerciales.

Si la Tunisie s’est distinguée dans un domaine donné, c’est bien celui de l’huile d’olive qui a réussi, des années durant, à pénétrer dans plusieurs marchés, y compris celui de l’Asie qui est très exigeant quand il s’agit de la qualité et des normes de santé. Le secret de cette réussite réside dans la qualité qui est soignée depuis la culture et la cueillette jusqu’à l’arrivée des quantités d’olives aux huileries dont certaines sont traditionnelles. Toute la chaîne de production du produit est supervisée par le propriétaire de l’huilerie qui est souvent un homme du domaine et connaît tous les secrets relatifs à la fabrication d’une huile d’olive extra vierge haut de gamme. Les quantités d’huile d’olive sont produites en fonction des quantités d’olives qui arrivent à l’huilerie et qui sont bien triées avant de passer à la trituration.

Quand les exportations de l’huile d’olive sont importantes, c’est tout le secteur des industries alimentaires qui connaît une embellie et la Tunisie bénéfice de recettes en devises de plusieurs pays importateurs. Dans le cas contraire, la balance commerciale s’enfonce dans le déficit. C’est dire l’importance de ce produit dans les échanges commerciaux de notre pays, et ce, malgré les problèmes qui se dressent devant les industriels et les agriculteurs.

Une collaboration entre industriels et agriculteurs

En fait, cette filière fait appel à une collaboration entre deux secteurs à savoir celui de l’agriculture et de l’industrie dans la mesure où les agriculteurs fournissent la matière première, à savoir les olives destinées à la trituration alors que les industriels mettent à disposition leurs huileries pour fabriquer l’huile d’olive tant prisée aussi bien par les consommateurs locaux que ceux des pays étrangers. Les agriculteurs ne sont pas tenus par un quota et peuvent fournir des quantités d’olives en quantités importantes avant de les livrer aux huileries.

Malgré l’absence d’une stratégie nationale efficace, le secteur oléicole résiste et parvient à apporter une valeur ajoutée incontestable à l’économie nationale. Au niveau de la balance alimentaire, l’huile d’olive a, une fois encore, sauvé la mise. Jusqu’en novembre 2020, le déficit de la balance alimentaire a baissé par rapport à la même période en 2019, passant de 1,43 milliard de dinars à 678,8 millions de dinars. L’huile d’olive a tangiblement contribué à cette amélioration, selon les données fournies par l’Onagri (Observatoire national de l’agriculture), notamment au niveau des exportations de l’or vert.

En effet, ces dernières ont atteint 2,12 milliards de dinars durant la campagne 2019-2020 qui a pris fin en novembre 2020. En volume, les exportations ont dépassé toutes les prévisions, atteignant les 376.000 tonnes alors qu’elles avaient atteint 147.000 tonnes durant la campagne 2018-2019. Les conditions climatiques ont leur poids dans la production de ce fruit. Une aridité  prolongée peut avoir des impacts négatifs sur les quantités produites et peut causer des problèmes aux agriculteurs qui se préparent bien pour chaque campagne afin de réussir et produire des quantités suffisantes d’olives.

Prospecter de nouveaux marchés

Mais en étudiant de façon minutieuse et approfondie le secteur des oliveraies, on constate que le secteur est confronté à plusieurs problèmes d’ordre structurel et il faut accélérer la mise en œuvre des dispositions pour le sauvetage de la filière. Aujourd’hui, plusieurs régions se sont mises à cultiver les oliviers en vue de produire l’huile d’olive qui est une activité rentable et dont les perspectives sont prometteuses. Les oliveraies ne sont plus l’apanage des régions côtières comme le Sahel et Sfax dans la mesure où l’on constate aussi, dans les régions du Nord Ouest, des oliveraies de bonne qualité. D’ailleurs, certaines oliveraies sont anciennes et peu fertiles nécessitant un rajeunissement par de nouvelles plantations.

Les conditions climatiques conditionnent dans une large mesure la réussite de la campagne. Il est nécessaire de fournir des quantités d’eau en cas d’aridité pour permettre aux oliviers de produire plus et d’éviter un échec. Les engrais disponibles en temps opportun participent aussi à stimuler la productivité. Par ailleurs, la question des ressources humaines demeure toujours posée. Car en période de cueillette, les agriculteurs trouvent du mal à recruter des ouvriers intéressés par cette activité même si la rémunération proposée, selon les agriculteurs, est importante. Ce sont souvent les femmes qui se chargent de cette tâche en acceptant un salaire modique.

Pour ce qui est des exportations, même si les résultats réalisés sont satisfaisantes, il ne faut pas dormir sur ses lauriers. Il est impératif de prospecter de nouveaux marchés dans tous les continents pour continuer à écouler des quantités d’huile d’olive et ne pas se limiter au marché européen. La Tunisie est aux premiers rangs de production de l’huile d’olive dans le monde juste après l’Espagne. Il est nécessaire également de renforcer l’embouteillage de ce produit et de réduire la vente en vrac. C’est que certains pays acceptent d’acheter l’huile d’olive tunisienne pour l’ensemble sous le logo des sociétés importatrices, ne se souciant pas de mettre bien en vue « Made in Tunisia », ce qui peut léser les huileries tunisiennes qui ont fait des efforts pour la fabrication. A noter que l’huile d’olive tunisienne a raflé plusieurs prix au niveau international, ce qui constitue une référence et une preuve de la qualité  et du respect des normes en vigueur.

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