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Billet | Détérioration socioéconomique amplifiée

La crise sanitaire du Covid-19 a semé une terreur inédite dans l’ensemble des secteurs en Tunisie. Aucun plan d’action n’a pu constituer tout au long de  l’année 2020 un  rempart face à la crise économique et sociale ni anticiper ses répercussions.

Au début de cette année, bien que le nouveau coronavirus se soit propagé à grande vitesse à travers le monde, nul ne s’attendait à une telle crise asphyxiante vécue par plusieurs secteurs économiques en Tunisie. Près de trois mois de confinement étaient suffisants pour les différents établissements et institutions d’alerter sur une année où tous les signaux étaient au rouge.

A l’instar de tous les pays du monde, la Tunisie fait face, aujourd’hui,  à une crise économique profonde, dont les racines remontent à plus d’une décennie, et à des défis colossaux.

Un suivi minutieux de l’évolution de la situation économique est mené, depuis la parution de la pandémie de Covid-19, par plusieurs experts et acteurs économiques, en vue d’identifier les mesures urgentes appropriées, en termes d’accompagnement des secteurs touchés par cette crise. L’objectif étant de soutenir les entreprises menacées de faillite, en prenant en considération l’impact du ralentissement de l’activité économique sur les PME, les citoyens, les salariés…

Le gouvernement a ainsi enchaîné par une vague de mesures sociales et économiques en faveur des salariés et des entreprises  en arrêt d’activité, particulièrement les très petites, petites et moyennes entreprises (Tpme). Des mesures d’appui face à une crise dont tout le monde espérait la dissipation bien avant la fin de 2020.

L’accès au financement des entreprises frappées de plein fouet par une crise asphyxiante a été un souci majeur pour le gouvernement. En cette période de crise qui se poursuit avec une deuxième vague de la pandémie de Covid-19, le gouvernement peine à assurer la relance économique et sauver les secteurs impactés, notamment le secteur du tourisme.  Les débats   autour du redémarrage de l’activité économique se poursuivent. Les initiatives et les stratégies proposées ne manquaient pas, notamment après cette seconde vague de contamination qui déferle actuellement sur le monde, amplifiant les pertes en vies humaines et les dommages économiques et sociaux, et retardant le retour à la normale. Les retombées de la première vague ont causé l’effondrement à grande échelle et de façon soudaine de l’activité économique, mis en péril les moyens de subsistance des populations, causé la faillite de nombreuses entreprises de différentes tailles et perturbé les chaînes de valeur mondiales. La seconde vague est en train de prolonger la récession mondiale au-delà de 2020 et probablement 2021, y compris pour les pays nantis.

En Tunisie, la crise sanitaire a eu un impact sans précédent sur l’activité économique, vu la profondeur des déséquilibres macroéconomiques, les rigidités structurelles et le manque de ressources financières.

Faute d’un ajustement macroéconomique et structurel, le pays va continuer à subir une hémorragie de ressources publiques insoutenable et être enfermé dans une trappe de croissance mineure. L’inaction n’est pas une option. La Tunisie a besoin d’une approche proactive et d’une mobilisation de toutes ses ressources pour faire face à la pandémie et la récession. Il faudra cerner les contours de la reprise économique et trouver des solutions adéquates pour faire face à la crise qui secoue le pays depuis des années. Il faudra dresser un bilan qui ne saurait être la compilation des départements ministériels, mais devrait impliquer une vision globale, tenant compte tant de la situation interne qu’externe.

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