Malgré la conjoncture économique difficile suite à la propagation de la Covid-19, on a enregistré une augmentation de 26% des investissements déclarés dans le secteur des services, mais aussi une baisse des emplois au cours des 11 premiers mois de 2020.
Nombreux sont les promoteurs tunisiens et étrangers qui croient encore aux avantages offerts par le site tunisien et n’hésitent pas à placer leurs capitaux — ou prévoient de le faire — dans des projets rentables qui peuvent générer des sommes importantes. Pourtant, les effets du coronavirus ont touché plusieurs entreprises existantes et qui ont pignon sur rue. Les secteurs les plus touchés sont ceux du tourisme et services annexes et du transport vu le confinement général imposé dans plus d’un pays. Mais certains secteurs comme l’agroalimentaire et les composants mécaniques et électriques disposent encore de grandes potentialités à saisir actuellement. C’est que le mouvement économique mondial ne s’est pas arrêté malgré la récession et les industriels peuvent toujours vendre leurs produits à leurs clients traditionnels ou nouveaux.
En dépit de la hausse des investissements déclarés dans le secteur des services de 26,6%, à 1003,1 millions de Dinars (MD), au cours des 11 premiers mois de 2020, le nombre d’emplois crées devra régresser de 8% pour atteindre 30.386 emplois par rapport à la même période de 2019, selon le bulletin de conjoncture de l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (Apii). Les promoteurs évitent de recruter un grand nombre de travailleurs pour des raisons sanitaires et financières. Toutefois, cette restriction ne doit pas se répercuter sur le taux d’encadrement des entreprises qui est déjà faible dans plusieurs unités de production.
Digitalisation tous azimuts
Coronavirus oblige, plusieurs entreprises ont décidé d’alléger un tant soit peu leur effectif en autorisant aussi une partie des travailleurs de travailler à partir de leur domicile. Une digitalisation tous azimuts a touché plus d’une entreprise industrielle ou de services. Toutes les tâches sont désormais automatisées et le fonctionnaire n’a qu’à programmer l’application pour que celle-ci effectue sa tâche au profit du client qui ne demande pas mieux. L’objectif étant de disposer des données demandées en un minimum de temps par le biais de l’Internet. Les nouvelles unités de production qui seront créées donnent une importance capitale à la digitalisation des données en investissant des sommes colossales dans l’installation du matériel informatique et des réseaux pour mieux servir les clients.
Le nombre de projets déclarés a également augmenté de 13,9% à 9472 projets, contre 10.995 projets, au cours de la même période de 2019, d’après ce bulletin de mois de novembre. A noter que ces projets sont prévus dans presque toutes les régions du pays, ce qui va créer une dynamique économique. De nouveaux recrutements vont également concerner les différentes catégories professionnelles pour satisfaire les besoins en ressources humaines, qui sont indispensables pour faire tourner la machine de la production. Encore faut-il que ces travailleurs qualifiés et bien rodés soient disponibles sur le marché du travail notamment dans les zones intérieures où le taux du chômage a atteint des niveaux impressionnants.
Projets à participation étrangère
Cependant, on a constaté que le volume des investissements dans les projets destinés totalement à l’exportation a baissé de 1,2%, pour s’établir à 97,2 MD. Une hausse de 29,7% a été enregistrée au niveau du volume des financements destinés aux projets sur le marché local, pour atteindre 923,9 MD. L’Etat veut favoriser, bien entendu, les projets exportateurs pour renforcer les apports en devises. Des marchés traditionnels et nouveaux veulent acheter les produits tunisiens conformes aux normes de qualité en vigueur et disposant d’une haute valeur ajoutée.
Par ailleurs, le volume des projets à participation étrangères a augmenté de 196%, au cours des 11 premiers mois de 2020, pour atteindre 199 MD. Les partenaires étrangers souhaitent partager le risque avec les promoteurs tunisiens en lançant des projets viables et innovants qui exigent des investissements importants. L’expérience a montré que les projets mixtes entre des promoteurs tunisiens et leurs homologues étrangers ont réalisé des chiffres satisfaisants et ont réussi à exporter vers les quatre coins du monde.
Le nombre de projets déclarés a atteint, en tout cas, les 3.102 au cours des onze premiers mois de 2020 contre 3.512 lors de la même période en 2019, soit une baisse de 11,7%.
Ces projets permettront la création de 47.041 postes d’emploi contre 48.237 postes d’emploi durant les onze premiers mois de 2019, soit une baisse de 2,5%.
Mais entre la déclaration des projets et leur réalisation effective, il y a un grand fossé. Certains projets n’arrivent pas, pour une raison ou pour une autre, à aboutir. D’où la nécessité de poursuivre l’accompagnement et l’encadrement des promoteurs en soignant davantage le climat des affaires qui comporte encore quelques lacunes.
Les investissements relatifs aux projets dont le coût est supérieur à 5 MD ont enregistré une augmentation de 16%, évoluant de 1620,4 MD au cours des onze premiers mois de 2019 à 1879.8 MD durant la même période en 2020. Ils généreront 16.024 postes d’emploi contre 14.228 durant les onze premiers mois de l’année 2019, soit une hausse de 12,6%.