Les surveillants généraux sont en grève depuis plus d’un mois en raison de la non-satisfaction de leurs revendications professionnelles
Cela fait plus d’un mois que les surveillants généraux ont débrayé dans les établissements scolaires. Cheville ouvrière des établissements éducatifs, la suspension de leur activité a grandement perturbé la vie scolaire dans les écoles, les collèges et les lycées. C’est eux qui sont, en effet, chargés de faire appliquer la discipline, de veiller au respect du règlement interne, de distribuer les billets de retard, de contrôler les absences des élèves, d’assurer le suivi des emplois du temps et des registres de présence, outre diverses tâches administratives qui leur sont attribuées. Ils interviennent également pour rétablir l’ordre en cas d’indiscipline et de trouble au sein de l’enceinte scolaire.
Situation chaotique dans certains établissements scolaires
Ces derniers ont finalement décidé de faire grève face aux atermoiements du ministère de l’Education qui n’a toujours pas mis en œuvre et appliqué les procès-verbaux relatifs aux accords convenus en 2018 et qui portent sur plusieurs revendications exigées par ce corps de profession qui a notamment fait valoir son droit à l’augmentation des salaires, à l’attribution et la majoration de certaines primes, à l’instar de la prime de supervision, à l’instauration de l’équivalence entre les surveillants du primaire et du secondaire quant au montant de la prime relative aux heures supplémentaires ainsi qu’à l’octroi de bourses universitaires aux enfants des surveillants et des surveillants généraux, outre la revendication relative à la régularisation des surveillants contractuels.
Les conséquences de cette grève s’avèrent aujourd’hui désastreuses. Le chaos règne dans certains établissements scolaires. Les registres de présence ne sont plus tenus à jour et les absences des élèves aux cours ne sont plus du tout contrôlées et signalées à l’administration scolaire et aux parents. Profitant de l’assouplissement du temps scolaire découlant du nouveau régime d’enseignement par groupes instauré en début d’année scolaire en raison de la pandémie de Covid-19 et de la grève observée par les surveillants généraux dans les collèges et les lycées, les élèves en profitent aujourd’hui pour s’absenter à leur guise, déserter les cours auxquels ils ne veulent pas assister et faire l’école buissonnière.
Des élèves parmi les supporters du Club Africain arrêtés
et libérés
D’ailleurs parmi les supporters du Club Africain qui ont été arrêtés suite aux échauffourées qui ont eu lieu à El Menzah devant le siège de la Fédération tunisienne de football, figuraient plusieurs élèves qui, profitant de l’arrêt d’activité des surveillants de leurs établissements, ont tout bonnement séché les cours pour prendre part aux actes de violence qui ont émaillé la Cité des Sports la semaine dernière. Aujourd’hui, le silence du ministère de l’Education n’arrange pas du tout les choses. Mercredi dernier, les surveillants généraux en colère, qui ont tenu un sit-in à la place de La Kasbah, ont menacé de s’engager dans une grève ouverte si leurs revendications ne sont pas satisfaites. Dès lors, l’effet boule de neige ne se fera pas attendre. Absence de suivi des certificats médicaux des enseignants absents, registre de présence non tenus à jour… Plusieurs tâches scolaires et administratives vont prendre de plus en plus de retard, dont celle du suivi des bulletins scolaires des élèves qui ne seront pas élaborés et envoyés à temps à la fin de ce mois.