Le 5 janvier 2021, deux avions de Qatar Airways ont atterri sur le sol tunisien, à l’aéroport international de Tozeur-Nefta, avec à bord des équipes bien préparées pour une parfaite destruction de notre faune sauvage.
C’est l’énième cri de détresse lancé par le militant écologiste et président de l’Association Tunisie écologie, Abdelmajid Dabbar, pour dénoncer et condamner avec fermeté ce que notre Sahara subit depuis des années: de nombreuses espèces animales sont menacées par le braconnage et la chasse intensifs des Qataris, qui ont atteint des dimensions incontrôlées.
Depuis mars 1988, date de la réception des premiers braconniers, jusqu’à aujourd’hui, notre terre, notre patrimoine naturel et notre faune désertique sont devenus la cible privilégiée des émirs des pays du Golfe, notamment des Saoudiens et des Qataris. Ces derniers continuent toujours de sillonner le sud tunisien et de détruire la grande faune sauvage du Sahara, qui fait face, aujourd’hui, à un sérieux risque d’extinction définitive.
«Face au silence de nos autorités, cette violation est devenue un fait récurrent et une tradition…Nous avons cru à tort que cette hémorragie prendra fin après le 14 janvier 2011. Mais la déception était au rendez-vous et ce phénomène a pris une plus grande ampleur depuis…Pour cette année, je me suis rassuré qu’il y a un espoir que les Qataris ne vont pas se hasarder et prendre le risque de faire des déplacements par précautions face à la pandémie du coronavirus. Mais un train peut en cacher un autre : ces braconniers avaient profité de la situation pour ramener aussi du matériel de camping, des voitures tout-terrain… et tout le luxe pour l’Emir», précise M. Dabbar.
Retour sur de proches événements
Le militant écologiste affirme que pour la saison 2021, depuis une semaine, prés de 300 participants mixtes, sont arrivés par avion pour passer le réveillon dans un hôtel luxueux à Nefta, sans respect du protocole sanitaire mis en place, notamment la décision prise par le gouvernement tunisien interdisant toutes les manifestations et fêtes du 31 décembre.
Par ailleurs, le 5 janvier 2021, au coucher du soleil sur la région du Djérid, deux majestueux avions atterrissent à l’aéroport de Tozeur-Nefta avec, à bord, des équipes bien préparées pour une parfaite destruction et ratissage de la faune tunisienne. «Des éclaireurs — avec voitures tout terrain à disposition — avaient accompli le gardiennage de grandes étendues de terrain, en ne permettant à personne même de les traverser, sur instructions du côté qatari, comme si ces terrains faisaient partie de leur exclusive propriété !», souligne-t-il.
Notre interlocuteur poursuit en expliquant ce qui suit : « Depuis novembre et décembre 2020, des mouvements suspects étaient observés et opérés aux gouvernorats de Tozeur et Kébili, effectués par des délégations qataries; des visites chez le gouverneur de Kébili, de longues discussions à huis clos, puis une visite chez le délégué de Douz-Nord, sans toutefois que personne n’ait idée sur l’objet de ce marathon de rencontres. Puis, cette délégation avait parcouru plusieurs terrains au Sahara, mais un jour, une voiture à la plaque d’immatriculation «RS» les avait rejoints à 16 km de la sortie de Douz sur la route vers Matmata, pour leur remettre des faucons. Il est important ici de préciser que le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche maritime et la Direction générale des forêts (DGF) avaient bien refusé catégoriquement d’accorder des autorisations pour les Qataris suite à leur demande de ramener avec eux des faucons. La DGF avait même procédé, en novembre dernier, à la saisie d’autres faucons affrétés par l’aéroport de Tunis-Carthage. Ainsi, on se demande qui avait ramené les faucons, ces rapaces redoutables pour la minuscule faune saharienne, à 16 km de la sortie de la ville de Douz pour les remettre au convoi des voitures qataries ? Puisqu’il a été difficile d’amener des faucons depuis Doha…»
Et quel feuilleton !
Des jeunes de la société civile de Douz, en quête d’informations, sont allés demander des explications chez leur délégué, qui avait préféré se rendre au siège du gouvernorat de Kébili pour préparer une réponse. À son retour, les jeunes ont su que la délégation qatarie est en visite de prospection de terrain, pour la réalisation de probables projets « environnementaux», comme ils préconisent. Et l’hypothèse que les Qataris sont effectivement à la recherche de terrains pour la création d’un vaste centre d’élevage des outardes — houbara — et des gazelles s’est concrétisée, à l’instar des Émirats Arabes Unis qui ont deux terrains au Maroc, le centre de Missour et le centre de Inezgane.
L’information, de bouche à oreille, avait bien circulé discrètement à Douz arrivant jusqu’à Béni Khedech. Et donc, c’est devenu du sérieux pour gagner la part du marché, et délimiter le terrain est devenu une urgence. Les deux tributs les Hwaya de Béni Khedech et les Mrazig de Douz ont réagi pour gagner du terrain pour une probable spéculation ou transmission avec les Qataris !
Des lois sans effet ?
Encore une fois, les braconniers prennent les relèves sur les lieux, gagnant l’accord en silence du gouvernement, qui leur assure l’escorte et la sécurité. Pourtant, depuis des années, la Tunisie a pris conscience de la nécessité de protéger sa biodiversité et des animaux disparus, comme l’oryx gazelle, l’antilope addax et l’autruche sont réintroduits en Tunisie et au Maroc. Mais, aujourd’hui, il paraît que les lois mises en place sont sans effet.
«Je demande au gouvernement et à tous les ministres concernés de nous répondre si les textes de loi et les conventions internationales, ratifiées par l’État tunisien et par l’État qatari, claires en matière de protection et de conservation, sont-elles à respecter ou à piétiner ? Et s’ils tolèrent que notre patrimoine naturel soit agressé de la sorte ? J’invite aussi tous les vrais patriotes, hommes et femmes, à se mobiliser avec rigueur pour mettre fin à cette honte qui dure depuis 33 années», lance Dabbar.
Abidi
16 janvier 2021 à 16:29
Et puisque le crime le vol la recèle le proxénétisme l’homosexualité la fraude fiscale la contrebande la corruption l’abus de pouvoir l’absence de l’état deviennent des choses banales qui y a t il d’anormal dans le braconnage
Raouf
17 janvier 2021 à 17:24
Ces qataris ( et pas qu’eux ) savent pertinemment que le pays est à genoux, ils peuvent y perpétrer tous les crimes du monde car toutes les bouches sont béantes pour gober un bakchich. Le meilleur moyen de ne plus voir de qataris, c’est de laisser les tunisiens qui crèvent la dalle, chasser et manger ces volatiles, on y gagnera notre fierté.